Claude-Noël et Marie Deschamps exploitaient une ferme isolée, située au lieu-dit « Le Baudier », à Effiat (Puy de Dôme). Ils avaient quatre enfants et leurs deux aînés aidaient déjà aux travaux de la ferme. En 1939, Pierre Deschamps, cousin de Claude-Noël, avait été mobilisé et cantonné à Benfeld, en Alsace. Les militaires de son régiment étaient logés chez l’habitant et Pierre fut hébergé par la famille Dreyfuss avec laquelle il se lia d’amitié. Quand les Juifs furent expulsés d’Alsace, Germaine Dreyfuss et ses deux fils, Jean et Léon, passèrent en zone Sud. Ils s’installèrent à Vichy, dans une chambre louée. Jean, l’aîné, travaillait et Léon allait au Collège. Ils renouvelèrent le contact avec Pierre Deschamps qui habitait à proximité et travaillait comme garde forestier. Ils résidèrent à Vichy jusqu’au mois d’août 1943, date à laquelle l’arrestation d’amis juifs incita Germaine Dreyfuss à redoubler de précautions. Elle s’adressa à Pierre pour prendre conseil. Sa maison étant trop fréquentée, il recommanda les fugitifs à son cousin Claude-Noël, lui exposant les dangers encourus. Claude-Noël accepta tout naturellement et sans conditions de les héberger. Leur exploitation comprenait trois bâtiments. Ils habitaient l’un d’eux, le second était en ruines et ils proposèrent de loger les Dreyfuss dans le troisième. Claude-Noël les aida à déménager leurs effets avec sa camionette et surtout à leur obtenir des faux papiers, au nom de Deschamps. Jean Dreyfuss étant recherché non seulement comme juif mais aussi comme réfractaire du S.T.O., le couple prit soin de le faire héberger chez la mère de Marie, Mme veuve Boucard, cultivatrice, à quelques kilomètres du Baudier. Jean l’aida aux travaux des champs alors que Léon, avec ses faux papiers, continua à fréquenter le collège à Vichy où il se présenta aux épreuves du baccalauréat, au lendemain de la Libération. Claude-Noël et Marie Deschamps cachaient aussi deux réfractaires du S.T.O. Leur courage et leur idéal humanitaire permirent la survie de la famille Dreyfuss.                

Le 13 août 2000, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Claude-Noël et Marie Deschamps le titre de Juste des Nations.

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