Joséphine et Edouard Vain, 77 ans, vivaient à Sotteville-lès-Rouen (Seine-Maritime) et étaient marchands ambulants. En 1932, ils avaient loué le second étage de leur maison à une famille juive, les Mizrahi, dont le père était aussi marchand ambulant en bonneterie et lingerie. Leurs deux fils Isaac, 8 ans, et José, 7 ans, étaient nés dans cette maison et entretenaient de bonnes relations avec leurs propriétaires. Lucie Vain, leur fille unique née en 1918 déjà mariée, ne vivait plus chez ses parents. Quand elle leur rendait visite, son fils jouait avec les enfants Mizrahi. En août 1941, M. Mizrahi partit à Paris acheter de la marchandise et fut arrêté à la gare Saint-Lazare. Plus tard il fut déporté et mit à mort dans les camps. En janvier 1943, les Juifs de la région de Rouen furent la cible d’une grande rafle. Dans la nuit du 15, des gendarmes se présentèrent chez les Vain pour arrêter Mme Mizrahi. Ils eurent juste le temps de se précipiter au deuxième étage pour avertir leur locataire et emmener dans leurs bras les deux garçons endormis qu’ils cachèrent dans leur lit. La maman fut appréhendée. Son dernier signe de vie fut une lettre qu’elle envoya à ses fils de Drancy avant sa déportation à Auschwitz où elle périt. Malgré leur âge, Joséphine et Edouard élevèrent dès lors les deux garçons comme leurs propres enfants, et à titre gracieux. Ils continuèrent à fréquenter l’école et le directeur, mis au courant du drame, leur assura sa protection. Après la guerre, les parents ayant disparu, les Vain gardèrent les garçons jusqu’à leur majorité. Non seulement ils leur avaient sauvé la vie mais veillèrent à sauvegarder leur religion et firent célébrer leur Bar-Mitzva.  

Le 5 février 2001, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné à Joséphine et Edouard Vain le titre de Juste parmi les Nations.

 

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