Madeleine Chauvet et son mari étaient cultivateurs et vivaient avec leurs 2 enfants à Chavagnes-en-Paillers (Vendée) dont les habitants se sont particulièrement distingués dans le sauvetage d’enfants juifs : une vingtaine de familles ont caché jusqu’à 50 enfants, malgré la présence d’un régiment allemand dans le bourg. En 1943, Madeleine Chauvet reccueillit la petite Suzanne Fogiel, 3 ans ½, et contribua au placement de son frère Bernard, 6 ans, chez sa soeur, Marie Piveteau. Ainsi après maintes tribulations, les 2 enfants trouvèrent-ils un havre sûr, après l’arrestation et la déportation de leur père à Paris en juillet 1942, et de leur mère en février 1943. Les deux frères aînés de la famille Fogiel, David, 17 ans, et Jydiel, 15 ans, restèrent seuls au domicile familial alors que les deux plus jeunes, Suzanne et Bernard, furent placés, par les soins de l’UGIF, dans des familles d’accueil. Suite aux mauvais traitements qu’ils y subirent, ils en furent retirés et remis au home de l’UGIF de la rue Lamarck, à Paris. De là, Suzanne et Bernard furent convoyés à Chavagnes-en-Paillers. Madeleine Chauvet prit soin, avec une affection particulière, de Suzanne qui souffrait d’une santé précaire et d’une grande insécurité. Elle réussit à la rétablir et à la réconforter, la considérant comme sa propre fille. Elle fit placer Bernard chez sa sœur, Marie Piveteau, pour ne pas séparer les deux enfants. Elle prit contact par lettre avec les deux aînés de Paris et leur envoya des colis de nourriture. Plus tard, les deux frères vinrent en visite et furent accueillis chaleureusement. Jydiel resta sur place, d’avril à novembre 1944. Les Chauvet hébergèrent la petite Suzanne pendant deux ans après la Libération, jusqu’à ce que ses frères décident de la ramener à Paris avec Bernard. Sauvés grâce à la famille Chauvet, les enfants Fogiel gardèrent avec elles des liens affectueux, longtemps après la Libération.        

Le 7 mai 2001, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Madeleine Chauvet le titre de Juste parmi les Nations.

Madeleine Chauvet lors de sa cérémonie

Le témoignage

Pendant la guerre, la famille FOGIEL (le père, la mère et les 4 enfants) habitaient à Montreuil.

Le jour de la grande rafle du Vel d’Hiv, la police vient arrêter le père. Quelques mois plus tard, en février 43, c’est la mère qui est emmenée avec ses 4 enfants qui, eux, sont relâchés. Ils regagnent l’appartement de Montreuil où des voisins viennent à leur secours et préviennent l’UGIF qui les héberge pendant deux jours. Il y a David 17 ans, Jules 15 ans, Bernard 6 ans et Suzanne 3 ans.

Les deux plus jeunes sont mis en nourrice dans la région parisienne. Ils ne sont pas très bien traités et on fut obligé de les séparer. Les deux aînés David et Jules sont restés à Paris et n’ont plus de nouvelles des deux petits. Par une lettre d’une certaine Marie-Henriette CHAUVET ils apprennent que les deux petits ont été recueillis en Vendée, à Chavagnes. La jeune Suzanne est chez Madame CHAUVET, sa mère, et son frère à Benaston, chez les PIVETEAU, la soeur et le beau-frère de Madame CHAUVET.

Pour la fin de l’année David décide d’aller à Chavagnes rendre visite aux enfants malgré les risques. Et Jules fait la même chose à Pâques 44. A cette époque, Madeleine CHAUVET vient d’accoucher et malgré tous les ennuis qu’elle peut avoir et les risques, elle accepte de recevoir Jules qui alla même rendre visite à son frère Bernard à Benaston.

De fil en aiguille, Jules restera lui aussi à Benaston jusqu’en novembre 44.

 

 

Documents annexes

Aucun document