Elisa Caron en 1943
En 1942, Elise Caron, 42 ans, travaillait comme simple employée et vivait à Paris, 18ième avec ses deux filles, Lucette, 20 ans, et Gisèle, 18 ans. Leur père, ancien combattant de 1914-1918 et à nouveau mobilisé en 1939, était prisonnier de guerre en Allemagne et n’en revint qu’en 1945. Tard dans la soirée du 5 novembre 1942, elles entendirent des cris et des pleurs venant de chez leurs voisins du premier étage, les Saragoussi, un jeune couple de Juifs saloniciens et leurs deux enfants, avec lesquels elles entretenaient des relations amicales. Elles se précipitèrent chez eux pour voir ce qui se passait. Trois policiers français se trouvaient là, avec un mandat d’arrêt concernant le père mais, trouvant la famille au complet, avaient décidé d’embarquer la fille Eddy, 7 ans, et le garçon Pierre, 5 ans, avec leurs parents. Bouleversée, Elise tenta avec courage de s’interposer. En retour, elle fut molestée et menacée d’arrestation. Avant leur départ, elle insista encore une fois pour que les policiers lui confient au moins les enfants. Ils n’en firent rien et conduisirent la famille au commissariat de police du quartier. Mais, à l’appel de la famille, l’un d’eux annonça soudain: «Couple Saragoussi: Juifs, sans enfants». Ce même policier retraversa alors Paris pour frapper au petit matin à la porte d’Elise et lui demander de le suivre si elle tenait encore vraiment à sauver les enfants. Elle l’accompagna au commissariat, malgré la peur d’une arrestation, et les recueillit. Elle les emmena chez elle où ils restèrent cachés plusieurs jours. Elle prenait de grands risques, parce que Pierre n’arrivait pas à se calmer du drame de la séparation, et son agitation risquait d’alerter les voisins. Entre temps Elise fit venir sa belle-sœur, Lucienne Guyollot, d’Appoigny (Yonne). Connaissant les enfants qui avaient passé auparavant des vacances chez elle, elle accepta de les héberger. Le couple Guyollot* s’occupa d’Eddy et de Pierre comme de ses propres enfants jusqu’à leur majorité, leurs parents n’étant jamais revenus de déportation.                

Le 11 octobre 2001, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Elisa Caron le titre de Juste parmi les Nations. 

1938, Madame Caron

1941, Elisa Caron avec ses deux filles Lucette à droite et Gisèle à gauche

Elisa Caron à 76 ans

Elisa Caron à 35 ans

Documents annexes

Invitation cérémonieInvitation cérémonie
31 mai 2018 10:30:51