Félix Bondoux
 

Geniève Blanchot
Geneviève Blanchot était gardienne d’un immeuble à Neuilly (Seine) et ses parents, Francine et Edouard Bondoux, âgés de plus de 70 ans, vivaient de leur ferme « le Pré du Massé », au village de Glux en Glenne (Nièvre). Ils contribuèrent au sauvetage de Jacques Czarnobroda 24 ans en le cachant chez eux jusqu’à ce qu’il trouva un refuge durable. En mai 1941, Jacques, Juif étranger, fut interné au camp de Beaune-la-Rolande. Mais, hospitalisé par suite de blessures infligées par un garde, il réussit à s’enfuir et à rejoindre sa famille à Neuilly. La sœur de Jacques était liée d’amitié à la fille de Geneviève Blanchot et elle lui demanda son aide pour cacher son frère fugitif. Geneviève Blanchot mit à la disposition de Jacques une chambre libre, à quelques mètres de sa loge. Il séjourna pendant trois semaines gardant volets fermés. Mais le va-et vient autour de cette chambre commençait à éveiller la suspicion des voisins et Geneviève décida d’emmener Jacques chez ses parents, à la campagne. Elle l’accompagna elle-même jusqu’à Glux-en-Glenne où Francine et Edouard l’accueillirent chaleureusement pendant 4 mois, alors qu’ils hébergeaient déjà chez eux leur seconde fille dont le mari était prisonnier de guerre en Allemagne, et ses deux enfants. Avant de retourner à Paris, Geneviève Blanchot recommanda Jacques à l’un de ses cousins qui était Maire de Glux et lui fit faire une fausse carte d’identité. « Le grand’père » Edouard Bondoux adopta Jacques comme son propre fils et le supplia de rester chez eux quand il voulut rejoindre sa famille en zone sud. Après des adieux émouvants, Jacques franchit clandestinement la ligne de démarcation et s’installa à Bergerac où il travailla chez un patron résistant, jusqu’à la Libération.     

Le 20 décembre 2001, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Francine et Edouard Félix Bondoux et leur fille Geneviève Blanchot le titre de Juste parmi les Nations. 

Édouard Félix et Francine Bondoux (au centre), fin des années 1930

Plaque des Justes parmi les Nations sur la façade de la Synagogue de Neuilly

Le témoignage

En mai 41,à la suite d’une convocation du commissaire de police de Neuilly, M. Jacques Czarnobroda s’est rendu avec son frère pour une vérification d’identité et aussitôt on l’a amené avec d’autres personnes à la gare d’Austerlitz, direction Beaune la Rolande, où il est resté environ 2 mois et demi.

Après une altercation avec un gendarme du camp et une entorse de la cheville, il est transféré à l’hôpital et y reste deux semaines.

Au moment de partir, j’ai demandé à un gendarme si je pouvais aller boire un café avant de repartir au camp il a accepté et j’ai pu donc m’évader.

Arrivé à Paris, un camarade de collège de ma soeur a demandé à sa mère Madame Blanchot de me cacher et je suis donc resté dans une chambre noire pendant 3 semaines, de peur des dénonciations, puis, Madame Blanchot m’a amené chez ses parents à la campagne à Glux en Glenne dans le Morvan. J’y suis resté du 3 septembre 1941 au 28 décembre 1941.

J’en suis parti avec une fausse carte d’identité, j’avais rendez-vous avec un passeur pour franchir la ligne de démarcation, mais ce Monsieur, Monsieur Trèfle n’est jamais venu, il avait été arrêté et déporté. J’ai pu grâce à l’aide d’une autre personne trouver quelqu’un pour me faire passer la ligne de démarcation et j’ai pu rejoindre mon frère à Montmorrillon (Vienne).

Je travaillais à Bergerac et mon patron qui appartenait à la résistance m’a fait entrer dans son groupe et quand Bergerac a été libéré vers août 44, je faisais encore partie de l’armée et j’ai été réformé en novembre 44.

Je suis donc rentré à Paris et depuis j’ai toujours de bonnes relations avec la famille qui m’a sauvé.

 

Documents annexes

Articles de presse du 22/04/2004Articles de presse du 22/04/2004
19 octobre 2013 09:05:41

Articles annexes

2020-08-07T09:05:25+02:00