Georges HERTAUX
 

Lucie HERTAUX
Lucie et Georges Hertaux résidaient à Saint-Georges de la Couée (Sarthe) avec leur fils Raymond, 20 ans, et leur fille Madeleine, 15 ans. Il tenait un atelier de sabotier, elle travaillait comme employée de ferme et Raymond comme ouvrier agricole. Le couple avait recueilli et élevé deux enfants de l’Assistance Publique, Jean et Marcel, 16 et 18 ans, qu’il considérait comme ses propres enfants. La famille se distinguait par son esprit de tolérance et sa générosité. Georges s’intéressait à ce qui se passait dans le monde et se consacrait, après son travail, à l’étude de l’Espéranto. En 1942, ils accueillirent sous leur toit Simon Konigsberg, un  Juif qui avait fui Paris, devenant ouvrier agricole. Il aidait les Hertaux aux travaux de la ferme et travaillait aussi dans les fermes voisines. Simon avait une sœur, Grina Ajzensztark, dont le mari avait été arrêté à Paris au cours de la rafle du Vel’d’Hiv et déporté dans l’Est où il fut mis à mort. Pendant la rafle, Grina et ses deux filles, Suzanne, 18 ans, et Frajda, 14 ans, de nationalité polonaise, furent cachées chez des voisins. Elles décidèrent ensuite de s’enfuir en zone sud pour rejoindre des cousins. Elles furent assignées à résidence à Graulhet (Tarn) où les rafles continuèrent à sévir. Suite à l’arrestation de leurs proches et de nombreux juifs étrangers, elles prirent contact avec Simon qui demanda aux Hertaux de les héberger. Le couple accepta et ainsi en vint-il à offrir le gîte à quatre Juifs pourchassés qui se faisaient passer pour des citadins fuyant les bombardements. Grina faisait des travaux de couture, Frajda tricotait pour le voisinage et Suzanne donnait des leçons à des enfants de fermiers. En échange, elles recevaient des produits alimentaires pour leur subsistance. Simon, boucher de métier, participait parfois à l’abattage d’une bête et rapportait de la viande qu’il partageait avec les Hertaux. Un jour des policiers vinrent les arrêter sur dénonciation mais, compatissants, ils repartirent sans donner suite. Les Hertaux leur manifestèrent alors encore plus d’attention et renforcèrent leur protection jusqu’à la Libération. Leurs protégés, sauvés grâce à leur bravoure et leur générosité, leur ont voué une reconnaissance infinie.            

Le 3 février 2003, Yad Vashem a décerné à Lucie et Georges Hertaux le titre de Juste des Nations.                

Le témoignage

Début 1943, après bien des périls et des péripéties, Suzanne Baton , née AJZENSZTARK, 19 ans , sa soeur Francine 14 ans, et leur mère quittent Graulhet ( Tarn) où elles sont assignées à résidence . Leur père, Maurice Ajzensztark a été arrêté le 13 juillet 1942, puis déporté à Auschwitz.

Grâce à l’aide de plusieurs personnes, elles rejoignent leur oncle, Simon Kénigsberg à Saint-Frimbault, petit village de la Sarthe.

Munis de faux-papiers pas très réussis, ils sont tous les quatre hébergés par la famille Hertaux, composée, de Monsieur et Madame Hertaux et de leurs deux enfants, Marcel et Raymond. De plus, les Hertaux reçoivent souvent Jean et Marcel, deux garçons de l’Assistance Publique, qu’ils ont élevés et qui les considèrent comme leurs parents.

Monsieur Hertaux était sabotier, Madame Hertaux faisait des journées dans les fermes voisines. Ils ont accueilli ces réfugiés sans poser de questions, les traitant comme des membres de la famille. Toutefois lorsqu’ils ont appris qui étaient leurs protégés, leur attitude a été encore plus amicale.

Ils savaient à quels danger ils s’exposaient, mais ils les ont néanmoins gardés chez eux jusqu’à la Libération.

Après la guerre, la famille Ajzensztark a gardé des liens avec les Hertaux.

Documents annexes

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