Nous sommes fiers de lui et de ses choix

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Dossier n°

12206B

Nous sommes fiers de lui et de ses choix


Le lundi 15 octobre 2012, dans l’Auditorium du  Mémorial de la Shoah de Paris, s’est déroulée, sur fond d’histoire de la Libération de Romans-sur-Isère ,  une émouvante cérémonie au cours de laquelle a été remise à titre posthume, aux ayants-droits de Monsieur Pierre Descours, Directeur de l’Hôpital de la ville pendant l’occupation,  la Médaille des Justes parmi les Nations, pour avoir aidé la famille Kahn  à échapper à la déportation.

Monsieur Jacques Fredj, Directeur du Mémorial,  a accueilli un public recueilli et attentif, tandis que Monsieur Elad Ratson, Directeur des relations publiques de l’Ambassade d‘Israël en France remettait la marque de reconnaissance de l’Etat d’Israël aux enfants du Médaillé. Le Comité Français pour Yad Vashem était représenté  par Madame Viviane Saül et par Monsieur Alain Habif.

Bertrand Kahn,  avait 10 ans au début de l’année 1944. Après de nombreuses tribulations, d’étape en étape, il venait d’arriver à Romans-sur-Isère avec sa famille, originaire d’Alsace et de Lorraine, qui avait quitté Paris dès la déclaration de guerre. Soixante ans plus tard il  a fait revivre ses souvenirs en recherchant le Directeur d’Hôpital de Romans qui fit opérer  clandestinement sa mère d’un cancer du sein, sans l’inscrire sur le registre des entrées et  en l’installant, pour parer à toute éventualité,  dans une chambre proche d’une sortie directe vers l’extérieur. Admirablement soignée par une équipe dévouée, composée de religieuses et de laïques qui  avaient compris qu’il fallait se taire,  la patiente se remit  de son opération. Pendant son séjour, son mari et son plus jeune fils, logeaient dans sa chambre, tandis que son fils  aîné dormait dans une salle désaffectée.

«  Nous étions toujours à l’hôpital, a raconté Bertrand Kahn, quand Romans fut libéré une première fois par les FFI. Mais quelques jours plus tard, les allemands firent un retour inattendu, sous les bombardements d’aviation et d’artillerie des alliés.

Pierre Descours prit alors la décision de transférer le personnel de l’établissement et les malades dans les caves de l’hôpital où des maquisards blessés étaient déjà soignés et cachés derrière des fagots de bois. Tous passèrent là presqu’une semaine,  avec les réserves de pâtes et l’eau d’un puits pour  toute subsistance, jusqu’à l’arrivée de l’armée américaine. »

Romans était enfin libéré et les Kahn étaient sains et saufs, grâce au courage d’un homme qui avait une haute idée de sa déontologie et qui connaissait les risques qu’il encourait. 

Pour retrouver les traces de cet homme de devoir, Bertrand Kahn a entamé une enquête qui l’a conduit à l’auteur d’une vaste généalogie familiale permettant d’identifier les descendants de la branche ardéchoise des Descours. Il ne restait plus qu’à se mettre en relation avec les enfants du sauveur qui apprirent avec fierté, la courageuse  conduite de leur père dont, comme  la plupart des Justes, celui-ci n’avait jamais parlé, considérant qu’il n’avait fait que son devoir.

A la cérémonie posthume de remise de sa Médaille, plus de cinquante descendants directs de Pierre Descours  étaient venus de tous les coins de France pour honorer  la mémoire du  père, du grand-père et de l’arrière-grand père qui leur a légué ce grand exemple.