Il raconte l’histoire de « la petite juive de La Ferrière »

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Il raconte l’histoire de « la petite juive de La Ferrière »

Du 11/12/2019

 

 

 

 

Jean-Yves Revault présente son livre, à côté de la stèle érigée à La Ferrière-en-Parthenay en mémoire de Gaston et Lucienne Dupont, qui ont accueilli Lisette Chasklowicz. © Photo NR
Jean-Yves Revault vient de sortir un livre sur l’histoire de Lisette, une jeune fille juive recueillie par une famille de La Ferrière-en-Parthenay en 1942.

Leur histoire n’est pas inconnue en Gâtine. Gaston et Lucienne Dupont, aujourd’hui décédés, ont été honorés à Saint-Pardoux-Soutiers et La Ferrière-en-Parthenay (NR du 26 juin). La raison ? Ils ont été reconnus « Justes parmi les nations » par le mémorial de Yad Vashem (Israël), pour avoir recueilli Lisette Chasklowicz, fillette juive alors âgée de 7 ans, de 1942 à 1944, dans leur ferme à La Ferrière-en-Parthenay.
Cette histoire, Jean-Yves Revault l’a découverte en janvier dernier lors des vœux de Guillaume Clément, maire de La Ferrière. « Il fallait que je la raconte », indique cet habitant de la commune, « très touché par l’histoire du peuple juif et de la Shoah ».
 

Rescapée de la rafle du « Vél d’Hiv »

 L’auteur, qui avait déjà écrit une vingtaine de livres, dont deux sur la Seconde Guerre mondiale, décide alors d’en savoir plus. De ses recherches naîtront un ouvrage, Lisette, la petite juive de La Ferrière, qui vient de paraître. Dans ce livre, Jean-Yves
Revault remonte jusqu’en 1940, au moment de l’exode du peuple juif vers le sud de la France.
Joseph et Rachel, les parents de Lisette, tailleurs parisiens, rencontrent alors Gaston et Lucienne Dupont, paysans gâtinais, qui les ont hébergés pendant quelques jours avant de retourner à Paris. « Une amitié très forte est née, à tel point que la famille Dupont a ensuite envoyé des colis de nourriture à la famille Chasklowicz. » Une relation qui aura une importance capitale deux ans plus tard, au moment de « la rafle du Vél d’Hiv », le 16 juillet 1942. Atteinte d’une varicelle et transférée à l’hôpital, Lisette échappera à la mort grâce à son père, caché, et à sa tante, qui l’enverront, en compagnie de « la femme de ménage de la famille », en Gâtine où elle vivra jusqu’à la fin de la guerre.
Lisette, dont les parents et la sœur vont mourir à Auschwitz, va découvrir une seconde famille à La Ferrière-en-Parthenay, où elle sera scolarisée. « Elle appellera Gaston et Lucienne “ tata et tonton ” et l’un de leur fils, Yves, également âgé de 7 ans, sera comme un petit frère pour elle », précise Jean-Yves Revault, qui explique s’être appuyé sur les souvenirs de Lisette et d’Yves, et ceux d’habitants du village, pour écrire son livre.

« Des gens exemplaires d’humanité »

Dans cet ouvrage, l’auteur romance certains passages, « pour donner de l’émotion », tout en se « basant sur des faits réels ». Au fil du récit, qu’il raconte à travers le regard des personnages, Jean-Yves Revault, apporte des précisions sur le contexte de l’époque, en s’appuyant notamment sur « La Grande Histoire des Français sous l’Occupation », écrite par Henri Lamouroux.
L’écrivain – qui a prévu d’organiser une fête à La Ferrière en janvier prochain, « en présence de Lisette et d’Yves » –, se dit marqué par l’écriture de ce livre : « C’est une histoire de cœur, de partage, et il me paraît très important de mettre en valeur des gens qui ont pris le risque d’accueillir une petite juive chez et eux et qui ont été exemplaires d’humanité. »