Durant la guerre, Salomon, jeune juif, échappe à la Shoah grâce à une Juste

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Dossier n°

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Durant la guerre, Salomon, jeune juif, échappe à la Shoah grâce à une Juste

 

 

 

 

Vidéo. Lucien, petit-fils de Simone, retrouve Salomon, aujourd’hui âgé de 76 ans. En 1943, sa grand-mère sauva et redonna goût à la vie au petit Salomon. La Fondation France-Israël a filmé cette rencontre très émouvante (1’09 mn).

Durant la seconde guerre mondiale, de nombreux juifs ont échappé à la Shoah grâce aux Justes. C’est le cas de Salomon, petit garçon juif de 7 ans, qui a été aidé par Simone Coqué-Stolze, assistante sociale dans l’Aveyron.

 

Photo : Lucien Stolze, petit-fils de Simone, (à gauche) et Salomon Jassy se sont rencontrés avec émotion à Jérusalem.

Un jour de mai il y a un an. Un groupe de jeunes Français s’enfonce dans les allées de Yad Vashem, le site, à Jérusalem, entretenant le souvenir des victimes de la Shoah. Ici, tout rappelle la tragédie : un wagon à bestiaux suspendu entre ciel et terre qui finit dans le vide, des photos, des objets rappelant évoquant les six millions de vies broyées par le nazisme.

Mais au milieu de l’horreur, surgit l’espoir, dans un jardin. Sur des murs, une longue liste de noms gravés rend hommage aux Justes, ces hommes et ces femmes qui sauvèrent des Juifs au péril de leur vie.

Officiellement, ils sont 3 513 en France (1er janvier 2012), mais seraient en réalité trois fois plus, 75% des Juifs de France ayant échappé à la déportation. Lucien, 19 ans, les yeux rougis, s’arrête sur le nom de Simone Coqué-Stolze, sa grand-mère.

En 1943, cette assistante sociale, surnommée « la mam » a soutenu et caché Salomon, un petit garçon de sept ans réfugié dans un orphelinat d’Aveyron. Salomon, 76 ans aujourd’hui, se souvient : « Au début, elle pensait que j’étais chrétien. Mais un jour, alors que j’étais sous la douche, elle a vu que j’étais circoncis.

Elle m’a alors enroulé une serviette autour du cou et m’a promis qu’à partir de ce moment elle serait ma deuxième maman. A moi qui avais si peur, elle a redonné espoir et goût à la vie. Quand j’ai revu ma mère biologique, je n’ai pas réussi à lâcher la main de « la mam », je m’étais habitué à elle ».

Salomon met 50 ans pour retrouver la trace de Simone, au terme de recherches dignes d’une enquête policière. Ses indices : deux lettres dont l’adresse n’est plus valable. Une fausse piste : un voile blanc que Simone portait en tant qu’assistante sociale ; Salomon croit donc qu’elle était religieuse et la cherche dans les couvents de l’Aveyron sans penser qu’elle a pu se marier et ainsi changer de nom.

Installé en Israël, Salomon profite de ses congés pour venir en France et tenter de rassembler les pièces du puzzle. Le maire de Rodez, son chauffeur, une généalogiste et la presse régionale apportent leur contribution à l’enquête.

Le 19 juin 2003, Salomon peut enfin serrer dans ses bras son ange-gardien : « je m’étais juré de ne pas pleurer, d’être fort mais je n’ai pas résisté ». Suite aux démarches de Salomon, Simone a été reconnue Juste par l’état d’Israël en 2004, et s’est éteinte quatre ans plus tard.

Aujourd’hui, son petit-fils, Lucien n’oublie pas cet héritage : « Salomon, pour moi est comme un oncle », dit-il. « Quoiqu’il arrive, Lucien fait partie de ma famille », dit Salomon. Il y a des liens créés pas l’Histoire qui ne peuvent être brisés.

Alice Le Dréau

source: http://www.pelerin.info/Histoire-Patrimoine/Notre-histoire/Durant-la-guerre-Salomon-jeune-juif-echappe-a-la-Shoah-grace-a-une-Juste du 1/07/2012