Hommage à la famille Gaboriaud

Dossier n°

11911

Hommage à la famille Gaboriaud

 

La médaille des “ Justes parmi les nations ” sera remise à titre posthume à Alphonse et Anne-Marie Gaboriaud, jeudi.

Alphonse Gaboriaud et Anne-Marie Gaboriaud Chiquet, son épouse.

Jeudi 21 juin, la médaille des « Justes parmi les nations »sera remise à titre posthume à Alphonse et Anne-Marie Gaboriaud. Cette cérémonie se déroulera à partir de 11 h à la salle des fêtes de l’hôtel de ville. La médaille sera remise par un diplomate représentant l’ambassadeur d’Israël à Nicole Gaboriaud, fille aînée du couple.

Emigrée de Pologne, la famille Rowek vivait avant-guerre à Nancy. Le 19 novembre 1939, la maman Hénia, ses trois filles Hendla, Tauba et Fanny et son plus jeune fils Albert sont évacués et assignés à résidence à Libourne. Bientôt, la famille expulsée est assignée à résidence à Rouillé, dans la Vienne, où elle est arrêtée le 15 juillet 1941 et transférée à Poitiers, au camp de la route de Limoges. Cependant, grâce à l’intervention du Père Jean Fleury et du Rabbin Elie Block, Albert est libéré le 24 novembre 1941 et placé chez ses cousins Rozner, alors que ses parents et ses trois sœurs seront déportés à Drancy par les convois n° 13 et 21.
En octobre 1942, la police arrête à leur tour les parents Rozner. Albert et ses cousins Hélène et Armand restent seuls, mais, grâce à une nouvelle intervention des précédents protecteurs, les trois enfants vont trouver asile et secours au sein de la famille Gaboriaud. Les trois enfants sont néanmoins arrêtés par les gendarmes le 22 mai 1943. Ils donnent de leurs nouvelles aux Gaboriaud. Les sentant malheureux, Alphonse Gaboriaud entreprend de venir les chercher pour les cacher chez des paysans. Malheureusement, cela ne peut se réaliser car il est mitraillé entre Poitiers et Loudun au volant de sa camionnette le 31 juillet 1944.
Albert et ses deux cousins font partie du Convoi n° 77 qui les emmène vers Auschwitz, où Albert perd de vue ses cousins. Il effectuera la « marche de la mort » vers le camp de Buchenwald, où il sera libéré le 11 avril 1945. Il pèse alors 37 kg.
Hospitalisé une dizaine de jours, il décide d’aller retrouver Anne-Marie Gaboriaud, qui le reprend chez elle. Il y restera jusqu’à la fin 1949. Il partira ensuite retrouver son frère Paul à Nancy, seul survivant avec lui de ces deux familles. Albert a toujours conservé des liens très forts avec toute la famille Gaboriaud.
M. et Mme Gaboriaud-Chiquet ont eu un comportement exemplaire, reconnu comme tel par l’institut Yad-Vashem de Jérusalem, qui leur a décerné le titre de « Juste parmi les nations ».

Jean-Claude Rabin

source: http://www.lanouvellerepublique.fr/Vienne/Actualite/24-Heures/n/Contenus/Articles/2012/06/16/Hommage-a-la-famille-Gaboriaud du 16/06/2012