Sœur Louise, une «Juste parmi les nations»
Du 24/01/2016
Edmond Martin, écrivain et historien./ Photo DDM, K. C.
Comment avez-vous découvert cette histoire ?
Je travaillais sur mon livre de témoignages lorsque Corinne-Sophie Batteux, la responsable de la médiathèque m’a fait part d’un email d’un certain Henri Bernard recherchant des anciens de l’orphelinat des filles de la charité, appelé aussi Maison d’accueil Saint Vincent. De son vrai nom Henri Wajncwajg transformé en Weinzweig, il s’est retrouvé en 1941 à l’orphelinat à la demande de ses parents afin de lui sauver la vie. C’est la Sœur Louise, de son vrai nom Gabrielle Sourguens, qui accueillait les enfants juifs.
Qu’avez-vous découvert ?
Les enfants juifs vivaient au milieu des orphelins. Les parents signaient une décharge pour donner l’autorité parentale et la garde de leur enfant à l’archevêque de Toulouse.
Vous avez enquêté longtemps pour monter un dossier pour la reconnaissance de la Sœur Louise comme Juste. Comment cela s’est-il passé ?
Cela a pris presque 2 ans. Les registres ne m’ont pas beaucoup aidé car il ne pouvait pas mentionner le vrai nom de ces enfants. J’ai donc rencontré de multiples personnes qui m’ont donné parfois un nom, une ville… ce fut long mais j’ai finalement retrouvé deux autres enfants juifs, en plus d’Henri Bernard, Lucien Prezes et Serge Potock. Avec ces témoignages, j’ai pu constituer le dossier mais il a fallu aussi que je prouve que la Sœur Louise avait pris des risques. Tel fut bien le cas puisqu’elle fut arrêtée par la Gestapo. Aucune information n’est jamais sortie de l’orphelinat, les Lévignacais devaient savoir mais personne n’en a jamais rien dit.
Que va-t-il se passer maintenant ?
Une cérémonie devrait être organisée courant 2 016 pour remettre la médaille et le certificat d’honneur à titre posthume aux descendants de la Sœur Louise.
Article lié au Dossier 13008