Un Plaisantin parmi les Justes
Du 15/03/2014
Lucien Lirou
Lucien Lirou est né a Plaisance le 19 août 1913 dans une famille de boulangers qui exerçaient leur métier dans une maison située à l’angle des rues Sainte-Quitterie et Lafontaine, face à l’immeuble qui abrite maintenant l’école maternelle après avoir été le presbytère de la commune. Plus tard, la boulangerie déménageait impasse de l’Arros, dans un immeuble aujourd’hui détruit. Lucien et son frère aîné Jean, né en 1909, devenaient orphelins de leur père Joseph, décédé en 1920. Lucien partait à Pau apprendre le métier de boulanger, Jean devenait commis à la perception de Plaisance.
Le destin des deux frères se séparait une première fois avant de se réunir plus tard en région parisienne. Lucien devenait boulanger à Pau. Durant la Seconde Guerre mondiale, il protégeait, cachait, sauvait, sept personnes juives grâce à de faux papiers que lui procurait son frère Jean. Une de ces personnes, Esther Goltzmann, allait devenir son épouse à la fin des hostilités.
À titre posthume
Jean avait poursuivi sa carrière dans le Nord. Un trésorier payeur général, M. Beauville-Fourcade, le remarquait et le plaçait au service financier de l’Office national interprofessionnel des céréales à Paris : il allait en devenir directeur.
Lucien, « monté » à Paris, ouvrait une boulangerie rue Marbeuf. Il avait retrouvé son frère. Sur ses conseils, il créait à Pontoise la première boulangerie industrielle de France, proche des usines Renault, à Flins, et de Simca Poissy. Séparation encore des parcours quand Jean prenait sa retraite à Plaisance. Il en devenait maire-adjoint, avant de décéder en 1996. Lucien vivait à Paris avec son épouse Esther et disparaissait le 26 mars 2009. Mardi 25 mars, cinq ans après sa disparition, à 16 heures, au mémorial de la Shoah à Paris, Esther Lirou-Goltzmann, son épouse, recevra des mains de Yaron Gamburg, porte-parole de l’ambassade d’Israël en France, la médaille et le diplôme des Justes parmi les nations. Cette remise, faite à titre posthume à Lucien Lirou, est décernée par l’institut Yad Vashem de Jérusalem aux personnes non juives qui ont sauvé des juifs sous l’occupation, au péril de leur vie.
Marcel Lavedan