Un square érigé en reconnaissance des Justes loossois

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Dossier n°

Un square érigé en reconnaissance des Justes loossois

 

 

 

Myriam et Norbert lors de la remise de la médaille de Juste à Marianna en 2009.
Dimanche 22 février 2009, une grande cérémonie avait eu lieu à Loos-en-Gohelle avec la remise de médailles de Justes parmi les Nations à Marianna Sloma-Tysiak ainsi qu’à ses parents à titre posthume.

Dimanche 28 avril, c’est un square qui sera inauguré, rue Jean-Leroy.

C’est l’histoire d’une reconnaissance qui a ébranlé toute une ville, suite à cette découverte. En 2005 paraît, dans la revue d’histoire locale Gauheria, un article sur Loos-en-Gohelle et les activités de la Résistance de l’immigration polonaise (POWN). Traduit d’un texte original polonais datant de 1945, il mentionne le cas d’un couple, les Tysiak, qui aurait caché deux enfants juifs à partir de 1942. Sylviane Roszak, professeur d’histoire au collège Cassin, engagée avec ses élèves dans le concours national de la Résistance et de la Déportation dont le thème était justement Résistance et sauvetage, aidée de Jacqueline Lucas, parent d’élève, et Florence Chaumorcel, directrice de la bibliothèque municipale, décide de se mettre en quête de cette famille. Après plusieurs recherches, ils apprennent que M. et Mme Tysiak sont décédés mais que deux filles, Johanna, née en 192,3 et Marianna, née en 1925, vivent toujours.
Autre découverte importante : Marianna, qui se nomme Sloma par son mariage, habite toujours Loos… à l’endroit même où les enfants juifs étaient cachés ! Jamais elle n’en a parlé officiellement. Elle avait pourtant 19 ans à l’époque des faits héroïques et participait elle-même à d’autres actions de la Résistance.
Les collégiens remportent un prix mais Sylviane Roszak, Jacqueline Lucas et Florence Chaumorcel ne veulent pas en rester là et décident de monter un dossier adressé au mémorial Yad Vachem… où l’on était au courant du cas ! En effet, quasiment dans le même temps, Myriam et Norbert, les enfants Juifs sauvés pendant la guerre et qui vivent désormais en Israël, ont fait aussi une demande pour que les parents Tysiak et Marianna soient officiellement qualifiés de Justes parmi les Nations. Ce qui s’en suivra en février 2009.
Aujourd’hui, Marianna est décédée. Dimanche 28 avril, c’est un square des Justes parmi les Nations qui sera inauguré. Et en présence de Myriam et Norbert qui viennent spécialement d’Israël. Pendant la Seconde Guerre mondiale, ils ont été cachés par la famille Tysiak, de la barbarie nazie, dans la petite maison route de Béthune. Les deux enfants français nés à Lens, âgés respectivement de 7 et 3 ans à l’époque, sont arrivés juste avant la grande rafle de Lens du 11 septembre 1942. Leurs parents les avaient confiés à la famille Tysiak. « Ils nous ont expliqué que nous devions nous cacher dans un réduit attenant à la maison, et à la moindre alerte, c’est-à-dire sitôt que le chien aboyait, nous réfugier dans la porcherie. Ils nous ont exercés à grimper par l’échelle, à l’espèce de grenier surmontant les cochons, et à nous dissimuler parmi les ballots de paille », raconte Myriam dans son récit intitulé La petite fille dans la porcherie. Une ferme qui était aussi le QG de la résistance polonaise. « Ce n’était pas une famille ordinaire ! » Deux ans à vivre comme cela, la peur au ventre, avant l’arrivée des Américains et la Libération.

Camille JANIK 

source: http://www.lasemainedansleboulonnais.fr/actualite/boulogne/2013/04/29/article_un_square_erige_en_reconnaissance_des_ju.shtml du 25/04/2013