Dossier n°10027 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2003

Jean Beyrand

Année de nomination : 2003
Date de naissance : 10/12/1871
Date de décès : 23/02/1955
Profession : Cultivateur

Marguerite (Boissou) Beyrand

Année de nomination : 2003
Date de naissance : 14/12/1878
Date de décès : 23/09/1973
Profession : Cultivatrice
    Localisation Ville : Limoges (87000)
    Département : Haute-Vienne
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Marguerite et Jean Beyrand habitaient à Limoges (Haute-Vienne). Ils étaient agriculteurs de profession mais avaient pris leur retraite. Ils avaient déménagé de leur village natal voisin pour rejoindre leur fils, garagiste, installé avec sa famille à Limoges. Vers la fin de l’année 1942, ils accueillirent sous leur toit deux sœurs d’origine juive Jacqueline Zeif, 17 ans, et Colette, 5 ans. Leur mère avait été arrêtée à Paris en juillet 1942 et déportée dans l’Est. Ses filles furent acheminées à Limoges où était caché leur père. Elles vécurent d’abord chez des proches et des amis jusqu’à l’arrestation et la déportation de leur père en 1943. Elles furent alors recueillies par les Beyrand à titre gracieux. Ils leur donnèrent leur nom pour l’établissement de faux papiers d’identité. Colette était considérée comme la sœur de leur petit-fils Noël du même âge qu’elle. Elles furent choyées et aimées comme des membres de la famille. Lors d’une visite de deux délateurs, les Beyrand organisèrent la fuite des deux réfugiées par le portail arrière de leur jardin. Ils avaient pris d’énormes risques, la kommandantur allemande se trouvant à deux pas de leur domicile. Leur motivation était « le respect de l’autre et leur sens de l’humain ». Jacqueline et Colette leur ont voué une reconnaissance sans bornes.     

    Le 28 mai 2003, Yad Vashem Jérusalem a décerné à Marguerite et Jean Beyrand le titre de Juste parmi les Nations

     

    Le témoignage

    La famille ZEIF vivait à Paris ; elle était composée , outre les parents , de deux filles, Colette Zeif, épouse Perrin (née le 1er octobre 1936) et Jacqueline, née le 17 janvier 1925 (décédée).

    En 1942, la mère est déportée, en 1943 c’est le père, à Limoges.

    Les deux soeurs cherchent à se cacher .Elles rencontrent Monsieur et Madame BEYRAND (Jean né le 10 décembre 1871, décédé en 1955) et Jeanne, née le 14 décembre 1878, décédée en 1973).

    Les Beyrand les recueillent, les protègent, les chérissent. Après la guerre les relations ont continué.

    C’était le dimanche 9 avril 1944. Eva se rendait à Paris où elle avait trouvé un emploi, munie de faux papiers, et après avoir quitté tristement ses parents. Elle avait 22 ans.

    A peine sortie de chez elle, elle est arrêtée lors d’un contrôle d’identité et conduite à la prison de Limoges, où elle est enfermée avec six autres femmes.

    Le mercredi 12 avril, après trois jours sans s’alimenter, elle est conduite avec ses compagnes à la gare de Limoges. Un train, où se trouvent aussi des femmes avec des enfants, les emmène vers une effrayante destination. Eva décide de s’évader. Avec l’aide de ses compagnes, elle se cache sous une banquette, morte de peur. Le train se vide .Un bruit de pas, c’est l’ angoisse. Mais il s’agit d’un cheminot, il la voit, ne dit rien et repart.

    Eva descend entre deux voies et se cache dans un baraquement. Trois cheminots la découvrent et elle se sent perdue. Mais ils décident de la sauver . Ils lui font enfiler une veste de travail, dissimulent son manteau, l’installent sur un chariot et la font sortir de la gare d’Austerlitz. Ils lui donnent un ticket de métro et lui recommandent de se rendre à la station Saint –Marcel , moins exposée.

    Elle est saine et sauve. Par la suite, elle s’engage dans la 1ère Armée contre l’occupant.

    Eva regrette de n’avoir pu , depuis 60ans, remercier ces courageux cheminots qui l’ont sauvée de l’ horreur des camps, elle est heureuse de pouvoir les évoquer à l’occasion de cette cérémonie.

     

    Documents annexes

    Aucun document

    Articles annexes

    Aucun autre article