Dossier n°10095 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Lina Allibert Fort

Année de nomination : 2003
Date de naissance : 27/06/1898
Date de décès : 17/01/1997
Profession : Agricultrice

Gaston Allibert

Année de nomination : 2003
Date de naissance : 08/02/1895
Date de décès : 08/07/1986
Profession : Agriculteur
    Localisation Ville : Châteauneuf-de-Vernoux (07240)
    Département : Ardèche
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Lina et Gaston Allibert, agriculteurs, résident à Châteauneuf-de-Vernoux en Ardèche. N’ayant jamais pu avoir d’enfants, ils accueillent régulièrement sous leur toit jusqu’à une dizaine d’enfants, avant et après-guerre. Ces enfants sont confiés par les services sociaux de la DASS. Ils adopteront même l’un d’eux par la suite. En fin d’année 1942, ils recueillent Claude et Gérard Lipovsky, deux garçons juifs de 11 et 9 ans jusqu’à fin 44. Originaires de Paris, ils s’étaient repliés avec leurs parents à Lyon à la suite de l’arrestation de membres de leur famille. Leurs grands-parents et oncles maternels sont envoyés à Auschwitz par les convois 1 et 62 et ne reviendront pas. Menacés par les rafles, leurs parents décident alors de disperser la famille et de mettre les enfants en sécurité. Par l’intermédiaire d’une tante protestante (femme du Professeur Ernest Kahn), en contact avec « L’Union Chrétienne des Jeunes Filles » ils sont orientés vers la famille Allibert. L’arrivée des deux garçons ne suscite aucune réaction puisque tout le monde sait qu’ils hébergent régulièrement des enfants étrangers. En revanche, personne ne se doute de leur identité juive. De plus pour ne pas éveiller les soupçons ils ne gardent pas d’autres enfants à ce moment-là.

    Claude et Gérard, inscrits à l’école sous de faux noms, participent régulièrement aux services religieux de la communauté protestante à laquelle le couple appartient. En 1943, la milice est venue rafler les personnes juives et même si certains adultes ont malheureusement été arrêtés beaucoup d’enfants cachés dans cette localité et ses alentours ont été protégés.

    Claude et Gérard sont comblés d’affection et séjournent chez leurs sauveurs jusqu’à la Libération quand leurs parents viennent les récupérer. La famille retourne à Paris, dans l’appartement vidé par l’occupant et se reconstruit petit à petit.

    Les deux familles maintiennent des liens durables et les deux garçons retournent régulièrement à Châteauneuf pour y passer leurs vacances, jusqu’au décès des Allibert.

    Le 25 août 2003, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné à Lina et Gaston Allibert le titre de Juste parmi les Nations.

    Le témoignage

    La famille Lipovsky, composée des deux parents et de deux garçons, Gérard et Claude né le 16 juillet 1929, est parisienne depuis deux générations. En 1942, ils sont avisés par téléphone par leur grand-mère de l’arrestation de leur grand-père et de son fils. Le père de Claude prend immédiatement la fuite, ce qui lui sauve la vie, des policiers français et un allemand étant venus l’arrêter au lendemain de sa fuite. La mère et les deux garçons joignent le père à Lyon où il subsiste grâce à de petits boulots, puis il rejoint la Résistance. Par l’intermédiaire d’une tante protestante ( femme du professeur Ernest Kahn ) qui facilite le contact avec  » l’Union chrétienne des jeunes filles « , les deux garçons sont accueillis par Monsieur et Madame Gaston Allibert, agriculteurs, fin 1942. Leur arrivée n’a suscité aucune réaction car les Allibert recevaient depuis toujours des enfants de la DASS. Aucune rémunération n’a été demandée. Les enfants sous un faux nom allaient à l’école, au temple protestant, et étaient choyés par les Allibert. Après la guerre, les relations ont continué jusqu’à la mort des Allibert. 

     Documents annexes

    Invitation cérémonieInvitation cérémonie

     




    Mis à jour il y a 9 mois.