Dossier n°10184 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Joseph Brito-Mendes

Année de nomination : 2004
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Ouvrier

Marie-Louise Brito-Mendes Bellouin

Année de nomination : 2004
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : mère de 1 enfant

    L'histoire

    Marie-Louise et Joseph Brito-Mendes, résidaient à Saint-Ouen (Seine Saint Denis), un quartier ouvrier aux portes de Paris. Joseph, ouvrier de bâtiment, avait fui la misère portugaise pour s’installer à Paris dans les années 20. Marie-Louise était française. Le couple avait pour voisins et amis les Berkovic, des Juifs étrangers ayant fui l’antisémitisme en Pologne pour s’installer en France. Ils avaient une fille unique Cécile, née en 1937. Deux ans plus tard, naquit Jacques, le fils unique des Brito-Mendes. Les deux enfants grandirent ensemble, allèrent à l’école et partagèrent leurs jeux quotidiens comme frère et soeur. Le père de Cécile fut arrêté en 1941 et plus tard déporté à Auschwitz où il fut mis à mort. Après la déportation de son mari et le début des rafles des Juifs étrangers, la mère de Cécile la confia aux Brito-Mendes qui l’élevèrent comme leur propre fille. Madame Berkovic fut finalement arrêtée à son tour, déportée et mise à mort dans l’Est. En 1943, des policiers se présentèrent au domicile des Brito-Mendes pour voir s’ils n’y cachaient pas des Juifs. Par chance, Cécile était absent au moment de la fouille qui incita les Brito-Mendes à prendre des précautions. Ils envoyèrent alors Cécile et Jacques chez des proches à la campagne, à Cormeilles-en-Vexin. Cécile fut cachée sous le nom de Bellouin, le nom de jeune fille de Marie-Louise, jusqu’à la Libération. Après la guerre, les Brito-Mendes souhaitèrent adopter Cécile à laquelle ils s’étaient fort attachés. Mais en 1946, son oncle maternel revint des camps et fit valoir ses droits. Cécile et les Brito s’y opposèrent et portèrent l’affaire en justice. Les droits de la famille prévalurent et Cécile dut partir avec son oncle aux U.S.A. Jacques entreprit récemment de rechercher « sa sœur adoptive » et retrouva la fille de Cécile qui reconstitua son histoire.

    Le 15 janvier 2004, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, de Jérusalem a décerné à Joseph et Marie-Louise Brito-Mendes le titre de Juste parmi les Nations.

    Le témoignage

    Aron Bercovic était originaire de Tchécoslovaquie, secondé par son épouse Fojiel (elle-même d’origine polonaise), il exerçait le métier de cordonnier dans un petit magasin au 15, rue Eugène Lumeau. Le couple a une petite fille Cécile courant 1937 . C’est l’époque du bonheur pour elle, car en face dans la rue, vit son inséparable compagnon de jeux, Jacques, seul enfant de Joseph et Marie-Louise Brito leurs voisins et amis.
    Ce bonheur va être de courte durée. Aron n’a pu se faire naturaliser et dès mai 1941 il va être arrêté pour être déporté comme juif étranger.
    Cécile n’a que 4 ans quand elle obéit quand sa maman lui demande de courir et de traverser la rue pour aller retrouver Jacques. Solitaire, Fojiel va se cacher seule dans Paris mais elle sera arrêtée à son tour et déportée au printemps 43. La famille Brito a accueilli Cécile comme une fille, la choie, la protège, la faisant passer pour leur nièce.

    Ils l’emmèneront à Drancy pour qu’elle puisse revoir sa maman une dernière fois à travers les barbelés…

    Un peu plus tard pour échapper aux dénonciations et aux bombardements, ils enverront les deux enfants dans le Vexin et dans l’Allier pour plus de sécurité. A la fin du cauchemar, Joseph et son épouse souhaitent adopter légalement Cécile qu’ils chérissent. C’est alors que rentre à Paris un survivant du camp de Dachau, l’oncle de Cécile et contre le gré de l’enfant très attachée à sa famille française, il l’emmène vivre aux USA. Les Brito n’auront qu’une seule fois des nouvelles de Cécile en 1951. Plus tard elle deviendra avocate et s’installera à Seattle avec son mari et ses filles Cara et Lisa.

    Les parents Brito sont morts sans avoir pu revoir leur fille Cécile décédée à son tour prématurément en 1997.

    Médaille

    Documents annexes

    Article de presse - Actualité Juive du 26/05/2005Article de presse – Actualité Juive du 26/05/2005
    22 septembre 2017 09:37:14
    Article de presse - Journal de la Ville de Saint-Ouen de juin 2005Article de presse – Journal de la Ville de Saint-Ouen de juin 2005
    22 septembre 2017 09:36:26
    Article de presse - Journal de Saint-Ouen de novembre 2004Article de presse – Journal de Saint-Ouen de novembre 2004
    6 novembre 2013 16:07:39
    Article de presse -Histoire locale de Saint-Ouen septembre 2002Article de presse -Histoire locale de Saint-Ouen septembre 2002
    6 novembre 2013 16:06:43