Dossier n°10336 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2004

Marie Maussion Laugereau

Année de nomination : 2004
Date de naissance : 17/04/1901
Date de décès : 22/06/1967
Profession : Cultivatrice

René Maussion

Année de nomination : 2004
Date de naissance : 18/07/1897
Date de décès : 24/06/1971
Profession : Minotier, cultivateur
    Localisation Ville : Challain-la-Potherie (49440)
    Département : Maine-et-Loire
    Région : Pays-de-la-Loire

    L'histoire

    René Maussion
    Marie et René Maussion étaient minotiers à Challain-la-Potherie (Maine-et-Loire) et avaient six enfants dont l’aînée Marie Renée était âgée de 19 ans en 1942. Elle devint bientôt la marraine de Jacques Sztern, 6 ans, un petit garçon juif de Paris que les Maussion avaient recueilli au début de l’année 1942. Son père, Juif étranger, arrêté en mai 1941, fut interné à Beaune-la-Rolande et déporté à Auschwitz le 28 juin 1942. Aidée par une connaissance de sa sœur, la mère de Jacques prit la décision d’éloigner son fils à la campagne. Les Maussion lui étaient inconnus et de fait, il avait été convenu qu’ils trouveraient au garçon une famille d’accueil parmi les nombreux fermiers de la région. Finalement ils prirent le risque de le garder chez eux et le considérèrent comme leur septième enfant pendant trois ans. Après la rafle du Vel’d’Hiv, ils accueillirent aussi la mère de Jacques ainsi que sa cousine germaine, Hélène Karczewer, qu’ils plaçèrent ensuite chez des voisins. Les Maussion, Marie et ses filles en particulier, étaient catholiques pratiquants. Jacques fut donc baptisé et devint enfant de chœur, assistant à la messe tous les dimanches matins et aux vêpres l’après-midi. Il fut scolarisé et vécut une enfance presque « normale ». Sa mère aidait aux travaux de la maison. Marie sauva la vie des Sztern une seconde fois quand Jacques, atteint d’une diphtérie, dut passer un examen médical à Angers. Pressentant le pire, sa mère demanda à Marie de l’accompagner à sa place. Un contrôle d’identité serré eut lieu dans le bus et Marie présenta Jacques comme son fils, alors que s’il avait voyagé avec sa mère, tous deux auraient été arrêtés. Jacques se souvient que les Maussion l’avaient non seulement caché mais aussi qu’ils l’avaient aimé. Pour lui, ils restèrent toujours « ses chers parents », même après le retour de son père et leur départ pour Paris.         

    Le 9 août 2004, l’Institut Yad Vashem de jérusalem a décerné à Marie et René Maussion le titre de Juste parmi les Nations.

     

    Le témoignage

    Jacques Sztern a 6 ans lorsque sa mère prend la décision de le confier par l’intermédiaire de la soeur de celle-ci a une famille inconnue d’elle : M. et Mme Maussion de Challain la Potherie. Ses parents viennent de Pologne et s’installent à Paris, son père est tailleur et sa mère finisseuse. M. Sztern sera arrêté le 14 mai 44 et déporté, il sera libéré en mai 1945.
    M. et Mme Maussion ont six enfants, ils décident de garder Jacques n’ayant pas trouvé pour lui de famille d’accueil, c’étaient en juillet 1942. Ce couple très catholique fera passer Jacques pour leur septième enfant. Mme Sztern rejoindra son fils l’année suivante et logera à proximité dans une pièce attenante à la maison des Maussion, elle aidera au ménage et au lavage du linge. Sauvée elle aussi par Mme Maussion qui acceptera de conduire Jacques chez le médecin, alors qu’au cours du trajet, le car est arrêté par les allemands.
    Dans son témoignage, Jacques Sztern dit  » je dois à mes chers Parents, Papa et Maman Maussion, d’être là aujourd’hui, ils ne se sont pas contentés de nous cachés, ils nous ont aussi aimés j’étais entouré de l’affection dont tout enfant à besoin. Jusqu’à leur mort, nous sommes restés en contact très étroit, ainsi qu’avec toute la famille.
    Tous les habitants du village devaient savoir que j’étais un enfant caché, aucun d’entre eux n’a jamais rompu la loi du silence.
    Je suis conscient de la chance que j’ai eu de les rencontrer, ils étaient des gens de courage au grand coeur, des êtres humains au sens le plus noble du terme. Ils ont une place privilégiée dans ma mémoire.

    Documents annexes

    Article de presse - Courrier de l'Ouest du 12/06/2006Article de presse – Courrier de l'Ouest du 12/06/2006
    22 novembre 2014 09:29:10
    Invitation cérémonie MaussionInvitation cérémonie Maussion
    22 novembre 2014 09:28:14

    Articles annexes

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