Dossier n°10403 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2004

Gabrielle Beguin Prouvost

Année de nomination : 2004
Date de naissance : 24/10/1907
Date de décès : 13/01/1990
Profession : Comptable

Lucien Beguin

Année de nomination : 2004
Date de naissance : 02/10/1906
Date de décès : 22/12/1988
Profession : Représentant
    Localisation Ville : Saint-Junien (87200)
    Département : Haute-Vienne
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Lucien et Gabrielle Béguin
    Gabrielle et Lucien Beguin tenaient une épicerie dans le Nord de la France mais, fuyant l’invasion allemande, ils s’étaient réfugiés en zone sud et repliés à Saint-Junien (Haute-Vienne). Le couple n’avait pas d’enfants. En fin 1942, bien qu’eux-mêmes réfugiés, ils recueillirent une fillette de 7 ans, Monique Spira, et la gardèrent jusqu’à la Libération à titre gracieux. Sa famille, juive originaire de Metz, avait suivi le même trajet que les Beguin et s’était repliée elle aussi en Haute-Vienne. Au cours des rafles de l’été 1942, la mère de Monique et une grande partie de ses proches furent arrêtés et déportés dans l’Est où ils furent assassinés. Rescapé de l’arrestation, son père décida de confier Monique aux Beguin avant de rejoindre la Résistance. Ils la firent passer pour leur nièce, la choyèrent et la considérèrent comme leur fille adoptive. La fillette s’attacha à eux et les appelait « Tonton Lucien » et « Tantine Gabrielle ». Elle fut scolarisée et reprit une vie presque « normale » après le choc de l’arrestation et de la séparation de sa mère. Les risques que prirent les Beguin en cachant une petite juive étaient d’autant plus grands que la répression exercée contre les habitants de la région par les troupes allemandes en retraite en 1944 prit un caractère des plus implacables, Saint-Junien se trouvant à proximité d’Oradour-sur-Glane. A la Libération, le père de Monique vint la rechercher. Cette séparation fut douloureuse des deux côtés mais la fillette maintint des liens constants avec ses sauveurs jusqu’à leur décès et leur manifesta sa gratitude infinie. Après la guerre, ils avaient adopté un de leurs neveux.

    Le 3 novembre 2004, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Gabrielle et Lucien Beguin le titre de Juste parmi les Nations.

    Le témoignage

    Jean-Marcel, alors âgé de 16 ans et demi et son frère Gilbert, ont hébergé dans leur ferme située en Haute-Savoie, proche de la frontière franco-suisse, plus d’une vingtaine de ressortissants d’origine juive polonaise ou d’Alsace-Lorraine qui étaient en provenance de Bordeaux via la zone libre en 1943.

    Ils ont égalent hébergé des hommes recherchés par la milice et par la Gestapo et des résistants de 1942 à 1944, par l’intermédiaire du maire d’Annemasse notamment : ils leur faisaient passer la frontière de nuit.

    Documents annexes

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    Articles annexes

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