Dossier n°10435 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Joseph Raibaut

Année de nomination : 2004
Date de naissance : 12/01/1893
Date de décès : 22/01/1986
Profession : Cantonnier & Paysan

Victorine Raibaut Airaut

Année de nomination : 2004
Date de naissance : 10/08/1904
Date de décès : 01/09/2003
Profession : Paysanne, mère de 8 filles

Marguerite Franco Raibaut

Année de nomination : 2004
Date de naissance : 25/07/1925
Date de décès : 23/03/2016
Profession : Paysanne
    Localisation Ville : Saint-Martin-Vésubie (06450)
    Département : Alpes-Maritimes
    Région : Provence-Alpes-Côte d’Azur

    L'histoire

    Victorine et Joseph Raibaut résidaient à Saint-Martin-Vésubie (Alpes-Maritimes). Il était cantonnier et le couple avait huit filles dont Marguerite, 18 ans. De condition modeste, il complétait ses revenus par l’agriculture. Il travaillait de l’aube à la nuit et toutes les filles participaient aux travaux agricoles. Les Raibaut habitaient un appartement de trois pièces-cuisine au deuxième étage de leur maison familiale, où logeaient trois oncles et leurs familles ainsi que la grand-mère. Ils avaient fait connaissance de quelques uns des réfugiés juifs assignés à résidence dans la localité. Le 9 septembre 1943, au moment du retrait des troupes italiennes, Ettel Majer, son bébé Léon dans les bras, sa fille Aïda, 9 ans, chargées de bagages, tentèrent de gagner l’Italie par la montagne. Son mari avait été déporté en février 1943. Epuisée par l’effort, Ettel comprit qu’elle ne pourrait aller très loin avec un bébé de deux mois et demi qu’il fallait changer et allaiter. Ils rebroussèrent chemin et rentrèrent au village. Ils rencontrèrent alors Victorine qui les cacha dans une cabane pour la journée. Elle leur dit : si les Allemands arrivent, venez chez moi et je vous garde! Les Allemands arrivèrent effectivement le 19 septembre et procédèrent à une rafle. Ettel et ses enfants s’enfuirent vers le haut du village et, dans la soirée, frappèrent chez les Raibaut qui les accueillirent avec chaleur. Ettel signala à Victorine que ses voisines, une vieille dame de soixante dix ans et sa fille, juives luxembourgeoises, étaient restées bloquées dans leur appartement. En pleine nuit, elle envoya Marguerite les chercher. Par la même occasion, elle ramena les affaires personnelles d’Ettel et des enfants. Marguerite et sa sœur aîné mirent leur chambre à la disposition des cinq fugitifs. Elles allèrent dormir avec leurs sœurs, à huit dans trois lits. A son retour des prés, Joseph avait aussi offert à deux autres fugitifs juifs de s’abriter dans sa grange. Les Raibaut avaient ainsi 17 personnes à nourrir chaque jour. Ils le firent pendant trois mois jusqu’à ce que les Majer soient pris en charge par un réseau de sauvetage. Mais, à cet effet, ils devaient se rendre à Nice. C’est Marguerite qui les accompagna pour leur faire passer les contrôles allemands. Sa mission accomplie avec succès, elle rentra à Saint-Martin.

    Le 30 décembre 2004, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Victorine et Joseph Raibaut et à leur fille Marguerite le titre de Juste parmi les Nations.

    La famille MAJER, originaire de Tchécoslovaquie, arrive en Belgique en 1929. Monsieur Mager et sa femme travaillent dans la confection d’imperméables.

    En mai 1940, ils se réfugient en France avec leur fille, Aida, née en 1934. Ils vont d’abord sur les bords de la Méditerranée au Grau d’Adge où le père est dans l’armée tchèque cantonnée à Adge, puis en 1942 à Villefranche de Rouergue, d’où le père est déporté en février 1943. Sa femme et sa fille sont déjà en Lozère, elles vont gagner Nice. Au printemps 1943, elles sont assignées à résidence à St Martin Vésubie, où naît le petit Léon en juin 1943.

    Le 18 septembre 1943, au moment du départ des Italiens après leur armistice avec les Alliés, Madame Majer et ses deux enfants tentent de gagner l’Italie par la montagne, mais devant les difficultés du trajet redescendent à Saint Martin Vésubie.

    Elle rencontre alors Victorine RAIBAUT qui, apitoyée, leur propose de les cacher si les Allemands arrivent. Au moment de l’arrivée des Allemands quelques jours plus tard , elles se réfugient chez les Raibaut.

    Joseph Raibaut est cantonnier, avec son épouse Victorine et leurs huit filles, ils ont hébergé et nourri pendant trois mois Madame Majer et ses deux enfants, ainsi que deux femmes juives luxembourgeoises, ceci sans aucune compensation financière. Ensuite, Madame Majer et ses enfants sont partis pour Nice accompagnés par la fille aînée des Raibaut, Marguerite, alors âgée de 18 ans. De là, Madame Majer et son fils sont allés à Limoges, tandis que la petite Aida a été placée dans des maisons de l’O S E .

    Après la guerre, la famille Majer s’est retrouvée à Limoges.
    En 1965, Madame Majer et ses enfants sont retournés à Saint Martin Vésubie et ont revu la famille Raibaut.

    Documents annexes

    CorrespondancesCorrespondances



    Mis à jour il y a 7 mois.