Dossier n°10496 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Armand Zahler

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 12/11/1895
Date de décès : 08/04/1983
Profession : Commerçant, négociant en fruits et légumes

Céline Zahler

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 03/03/1893
Date de décès : 15/04/1972
Profession : Sans profession
    Localisation Ville : Mareil-Marly (78750)
    Département : Yvelines
    Région : Ile-de-France

    L'histoire

    Céline et Armand Zahler étaient négociants en fruits et légumes. Ils habitaient à Mareil-Marly (Yvelines) et avaient leur magasin à Suresnes. Armand, vétéran de 1914-1918, avait été cité pour sa bravoure aux combats. Sous l’Occupation, deux des fils Zahler avaient atteint la vingtaine d’années. Tous deux s’engagèrent dans la Résistance, l’un étant réfractaire du STO. Les Zahler entretenaient des liens amicaux avec leur médecin de famille, le Dr. Robert Clauvel de Saint-Germain-en-Laye. Il put exercer son métier jusqu’en 1942, malgré l’interdit de la législation anti-juive et le fait que Saint-Germain-en-Laye était devenu le siège du quartier général de l’armée allemande. A la fin de l’année 1942, un autre patient du Dr. Clauvel, M. Couturier qui était brigadier de police au commissariat de Saint-Germain-en-Laye, l’informa de l’arrestation programmée des familles juives de la ville. Robert Clauvel confia son désarroi à Armand qui proposa son secours. Il offrit de cacher le couple dans l’appartement qui se trouvait au premier étage au-dessus de son magasin de Suresnes. Les Zahler ont accueilli chez eux trois des enfants Clauvel : Monique, 8 ans, Marie-France, 3 ans et le petit Rémy, 1 an. Solange, la belle-fille des Zahler, en prit soin avec Céline, et s’occupa en particulier du petit Rémy. Gérard, le quatrième enfant des Clauvel, fut placé chez une famille d’accueil à Charenton-le-Pont. Le brigadier Couturier procura à Robert une nouvelle identité, et il devint M. Delors. Il fournissait à la famille des tickets de rationnement qu’il remettait en cachette au plus jeune des fils Zahler, Henri, 11 ans. Le couple Zahler a couvert les Clauvel de leur protection pendant deux ans, jusqu’à la Libération alors que Mareil-Marly servait de base à une importante unité de l’artillerie antiaérienne allemande et que des officiers allemands de haut rang y stationnaient.

    Le 30 janvier 2005, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Céline et Armand Zahler le titre de Juste parmi les Nations.

    Le témoignage

    La famille Clauvel demeure à Saint Germain-en-Laye, le père est médecin et il a 4 enfants. De 1940 à 1942, le père parvient à continuer d’exercer. En décembre 1942, M. Clauvel est prévenu par l’un de ses patients (le brigadier de police Couturier), que des arrestations sont programmées. Un autre patient Armand Zahler lui propose de mettre gracieusement un studio situé à Suresnes à la disposition des parents. Le studio était situé au-dessus du magasin de Monsieur Zahler, négociant en fruits et légumes.

    Le petit Rémy Clauvel et ses 2 soeurs sont accueillis chez les Zahler à Mareil-Marly, Solange Zahler la fille aînée en prend soin.

    Les 3 enfants vont rester cachés là jusqu’à la Libération. Le fils aîné Henri sera caché à Charenton-le-Pont chez Mademoiselle Doré.

    Monsieur Clauvel obtint une nouvelle identité établie par le brigadier Couturier qui fournissait aussi des cartes de rationnement qu’il remettait en cachette au plus jeune fils des Zahler, Henri âgé de 11 ans.

    Mareil-Marly était, sous l’occupation allemande, une base militaire importante.

    On les présentait comme des cousins de la famille Zahler qui n’était pas à l’abri d’une dénonciation. Les deux fils aînés des Zahler s’engagèrent dans la Résistance.

    Documents annexes

    Article de presse – Le parisien
    Invitation cérémonie Zahler