Dossier n°10535 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2005

Charles Gagnon

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 27/04/1878
Date de décès : 22/05/1945
Profession : Berger

Madeleine Gagnon Laurent

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 28/01/1892
Date de décès : 05/03/1954
Profession : Nourrice
    Localisation Ville : Bombon (77720)
    Département : Seine-et-Marne
    Région : Île-de-France

    L'histoire

    Charles Gagnon était berger et Madeleine nourrice agréée. Ils résidaient à Bombon (Seine-et-Marne). Denise, leur fille unique, adulte et mariée, travaillait en usine à Paris. Après la grande rafle du Vel’d’Hiv dans la capitale, le couple accueillit sous son toit deux enfants juifs, Jacqueline Bernstein, 9 ans, et son frère Léon, 12 ans. Toute leur famille avait été arrêtée pendant la rafle. Mais le père montra ses papiers à un policier qui relâcha la mère et les enfants, disant « qu’ils ne devaient pas être là ce jour-là ». Ils rentrèrent chez eux. Leur voisine, Mariette Hau, convainquit alors Mme Bernstein qu’il était dangereux pour eux de rester à leur domicile. Elle prit les enfants chez elle et au bout d’une semaine, les emmena avec elle à Bombon où son cousin Raymond était vacher. Elle lui expliqua qu’elle cherchait une personne de confiance pour lui confier les enfants. Il l’adressa à Madeleine qui accepta de les garder. Elle aimait les enfants et savait les rassurer. Elle était croyante non pratiquante. Après l’arrivée des petits Bernstein, elle recueillit aussi Maurice Muller, 5 ans, et sa sœur Raymonde, 2 ans, ainsi que le petit Jeannot, 2 ans 1/2 . Elle éleva aussi sa petite-fille, son gendre, requis pour le STO, ayant pris le maquis. Les aînés des enfants furent scolarisés. Madeleine fit des prouesses pour les nourrir tous les cinq car ils n’avaient pas de titres d’alimentation. Elle s’en sortit avec les produits du jardin, les poules et les lapins. Les voisins savaient que les enfants étaient juifs « mais personne n’a jamais rien dit ». Les Gagnon sauvèrent les enfants Bernstein qui se retrouvèrent orphelins à la Libération, leur mère ayant été arrêtée, déportée et mise à mort dans l’Est, elle aussi. Ils hébergèrent Jacqueline après la Libération, jusqu’à son adoption.      

    Le 3 mars 2005, Yad Vashem a décerné à Madeleine et Charles Gagnon le titre de Juste des Nations.

    Le témoignage

    La famille Bernstein, originaire de Kichineff (Bessarabie), habitait 1, rue Boyer 75020 Paris. Le père était tailleur et la mère couturière. Ils avaient 2 enfants : Jacqueline née en 1933 et Léon né en 1930.

    Le 16 juillet 1942, ils ont été arrêtés puis relâchés, sauf le père.

    Une voisine, Madame HAU a pris les enfants et les a amenés à Bombon, petit village de la Seine et Marne où ils sont restés chez son cousin pendant quelques jours avant de trouver refuge chez Madame Gagnon, nourrice habitant les environs.

    Deux autres enfants juifs, Maurice et Raymonde Muller, ont également été accueillis par Madame Gagnon. Jacqueline et Léon Bernstein sont restés cachés jusqu’à la Libération et ont continué à se voir.

    Madeleine GAGNON est nourrice sur la commune de Bombon (Seine & Marne).

    Elle accueille avec amour et dévouement, aidée de son époux Charles, cinq enfants juifs :
    – Non seulement es petits Bernstein, Léon et Jacqueline, mais aussi 
    – Les petits Muller, Raymonde et Maurice, qui trouvent également refuge au foyer des Gagnon,
    – Et un petit garçon de 2 ans ½, prénommé Jeannot.

    La vie s’organise avec la complicité de nombreux habitants de Bombon, qui avaient compris que les enfants étaient juifs, mais qui ont su rester discrets et solidaires.

    Ces enfants ne recevaient jamais de visite, leurs parents ayant été arrêtés à Paris et déportés. Ils ne les reverront d’ailleurs jamais.

    Madeleine et Charles offrent aux enfants une vie normale et de plus sécurité et affection. C’est grâce au courage de cet admirable couple qui abrite des enfants juifs recherchés par la milice française, au péril de leur vie et que ceux-ci ont été soustraits aux camps de concentration.

     

    Documents annexes

    Invitation cérémonie GagnonInvitation cérémonie Gagnon
    1 mai 2015 08:46:04

    Articles annexes

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