Dossier n°10580 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2005

Augustine Delage Petit

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 24/07/1898
Date de décès : 21/05/1981
Profession : Cultivatrice

Louis Delage

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 11/03/1889
Date de décès : 20/02/1976
Profession : Cultivateur
    Localisation Ville : Saint-Laurent-de-Jourdes (86410)
    Département : Vienne
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Augustine & Louis DELAGE
    Augustine et Louis Delage, agriculteurs, résidaient à Saint-Laurent-de-Jourdes (Vienne) avec leurs enfants, Paulette, 22 ans, Marcel, 18 ans et Daniel, 16 ans. Leur ferme était située à proximité de la ligne de démarcation, en zone sud. Un soir de l’automne 1942, trois réfugiées trempées et tremblantes de froid, frappèrent à leur porte. Elles venaient juste de franchir clandestinement la ligne de démarcation et cherchaient un refuge pour la nuit. Les Delage, émus par leur détresse, leur offrirent le gîte. Il s’agissait de Jeannine Blanc, 10 ans, sa mère et sa tante, juives qui fuyaient l’arrestation. Les réfugiées se rendirent à Brive-la-Gaillarde. Avant leur départ, Augustine leur dit « si vous avez des ennuis, nous pourrions prendre Jeannine avec nous… ». Ce scénario devint réalité quand en novembre 1942, la police se présenta à leur domicile. Les trois femmes furent arrêtés avec leurs familles et les deux cousins de Jeannine, Ithoc, 17 ans, et Marcel, 7 ans. Ithoc réussit à sauter par la fenêtre. Il trouva refuge dans un camp des « Compagnons de France » près d’Annecy. Jeannine fut relâchée, sa tante ayant convaincu le policier de sa nationalité française. Elle se retrouva seule avec la consigne d’écrire aux Delage. Dès qu’ils reçurent sa lettre, Louis et Paulette se mirent en route et vinrent la chercher. Ils la ramenèrent à la ferme et l’hébergèrent comme leur fille jusqu’à la Libération. Les autres membres de la famille Blanc furent internés à Gurs, puis assignés à résidence à Donzenac. Augustine leur rendit visite accompagnée de Jeannine. Elle leur envoya des colis de ravitaillement. A l’occasion d’une visite, elle proposa d’héberger Marcel et l’emmena avec elle à la ferme. Il fut scolarisé et protégé par l’instituteur alors que Jeannine aidait aux travaux domestiques. Les Delage aidèrent aussi d’autres fugitifs juifs dont les Mayeur, comme « ils l’auraient fait pour tout être humain…sans distinction de race, de nationalité ou de religion ». A l’exception toutefois comme Louis – vétéran de la guerre de 1914-1918 – aimait le répéter, des « ennemis de la France».        

    Le 11 mai 2005, l’institut Yad Vashem de jérusalem a décerné à Augustine et Louis Delage le titre de Juste parmi les Nations.

     

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