Dossier n°10702 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Alphonse Licini

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 07/03/1914
Date de décès : 25/06/2004
Profession : comptable

Marthe Licini Choley

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 03/02/1896
Date de décès : 21/06/1978
Profession : Commerçante (épicière)
    Localisation Ville : Paris (75012)
    Département : Paris
    Région : Ile-de-France

    Lieu de mémoire

    L'histoire

    Marthe Licini, appelée « Madame Georges » du nom de son compagnon, tenait avec son fils Alphonse une épicerie au 13 rue de Picpus à Paris 12ème. Elle était d’origine lorraine et avait opté pour la France durant la Guerre de 1914-1918. Mariée à un Italien, elle s’en sépara et vivait en union libre avec Georges Bonnet, son associé. « Tout le quartier savait qu’elle était contre l’occupation allemande, les boches, disait-elle » et qu’elle était prête à aider les personnes en détresse. La famille Jakobowicz, Juifs d’origine polonaise, était cliente de l’épicerie depuis de longues années. M. Jakobowicz fut arrêté et interné à Beaune-la-Rolande en mai 1941, déporté à Auschwitz en juin 1942 et mis à mort. Sa femme et sa fille Marie, prévenues de la rafle imminente du 16 juillet 1942, dormirent la veille au soir chez une voisine, Mme Bergoune. Le lendemain matin, la concierge, Mme Caron, communiste espagnole, leur signala que les gendarmes étaient passés à leur domicile. Elle leur offrit de les cacher dans sa cave et ensuite dans une chambre vide du 7ème étage dont elle avait la clé. Elle les mit ensuite en contact avec « Madame Georges » qui les cacha quelques nuits dans son arrière-boutique. Un cousin, lui aussi menacé d’arrestation, vint se joindre à elles. Alphonse, qui avait fait la campagne militaire de 1939-40, mit à profit ses liens avec ses compagnons de régiment pour leur faire passer clandestinement la ligne de démarcation. Une tante et son fils vinrent se joindre à l’opération. Ils passèrent la nuit précédant leur départ dans l’arrière-boutique de l’épicerie où logèrent neuf personnes. Les fugitifs réussirent à rejoindre des proches à Mâcon. D’autres Juifs menacés, tels Marie Rosner et Mme Stern, trouvèrent refuge dans l’arrière-boutique de la rue de Picpus. Dispensé du STO parce que sa femme était enceinte, Alphonse participa à la Libération de Paris. Lui et sa mère ont sauvé la vie de nombreux Juifs à des moments critiques.

    Le 27 octobre 2005, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Marthe Licini et son fils Alphonse le titre de Juste parmi les Nations.

    Le témoignage

    Au moment de la déclaration de la deuxième guerre mondiale, Marthe LICINI, tenait, avec son fils Alphonse, une épicerie au 13, rue de Picpus à Paris dans le 12èmearrondissement. Marthe était d’origine lorraine et avait opté pour la France durant la Guerre de 1914-1918. Mariée à un Italien, elle s’en était séparée et vivait en union libre avec son associé, Georges Bonnet. Tout le monde, dans le quartier l’appelait  » Madame Georges « . Tous savaient qu’elle était farouchement opposée à l’occupation allemande et qu’elle était prête à aider les personnes en détresse.

    La famille JAKOBOWICZ, des Juifs d’origine polonaise, était cliente de l’épicerie depuis de nombreuses années. Dès le mois de mai 1941, Monsieur JAKOBOWICZ fut arrêté et interné à Beaune-la-Rolande. En juin 1942, il fut déporté à Auschwitz d’où il ne revint jamais. Sa femme et sa fille Marie, prévenues de l’imminence de la rafle qui devait avoir lieu les 16 et 17 juillet 1942, allèrent dormir la veille chez une de leurs voisines. Le lendemain matin, la concierge de l’immeuble, Madame Caron, communiste espagnole, leur signala que les gendarmes étaient passés à leur domicile. Elle leur offrit de les cacher dans sa cave et ensuite dans une chambre vide du 7ème étage dont elle avait la clé. Elle les mit ensuite en contact avec  » Madame Georges  » qui les cacha plusieurs nuits de suite dans son arrière-boutique. Un cousin de Madame JAKOBOWICZ, menacé d’arrestation lui aussi, vint se joindre à elles. Alphonse, le fils de Marthe LICINI, avait fait la campagne militaire de 1939-40. Il mit à profit ses liens avec certains de ses compagnons de régiment pour faire passer clandestinement la ligne de démarcation à Madame JAKOBOWICZ et à sa fille Marie. Une tante et son fils vinrent les rejoindre pour tenter aussi de rejoindre la zone libre. Tous passèrent la nuit précédant leur départ dans l’arrière-boutique de l’épicerie de  » Madame Georges  » où s’entassèrent neuf personnes. Guidés par Alphonse, les fugitifs réussirent franchir la ligne de démarcation et à rejoindre des proches à Mâcon. D’autres Juifs menacés, tels Marie Rosner et Madame Stern, trouvèrent également refuge dans l’arrière-boutique de l’épicerie de la rue de Picpus. Dispensé du STO parce que sa femme était enceinte, Alphonse participa ensuite à la Libération de Paris. Sa mère et lui sauvèrent de nombreux Juifs de la déportation et de la mort.

    L’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Marthe LICINI et à son fis Alphonse le titre de Juste des Nations le 27 octobre 2005. C’est Monsieur Georges LICINI qui recevra, des mains de l’Ambassadeur d’Israül, la médaille des Justes décernée à sa mère et à son frère à titre posthume.

     




    Mis à jour il y a 12 mois.