Dossier n°11262 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Henriette Beaudiot Wilhelm

Année de nomination : 2008
Date de naissance : 03/03/1895
Date de décès : 21/09/1986
Profession : Retraitée
    Localisation Ville : Monts (37260)
    Département : Indre-et-Loire
    Région : Centre-Val de Loire

    L'histoire

    Henriette Beaudiot, âgée de 46 ans, originaire de Lorraine, habitait avec sa mère Lucie Wilhem et sa fille Lucie, alors âgée de 18 ans, au lieu-dit Chauveau, près de la gare de Monts situé à 10 km au sud de Tours. Grâce à un couple d’origine hongroise, elles font la connaissance de la famille Danemans. Patrick, Sonia et leur fils Sacha (dit Alexandre), des juifs de Lettonie qui avaient été raflés à Bordeaux et dirigés vers le camp de La Lande, près de Monts. Sonia et son fils avaient eu l’autorisation de résider à Tours alors que Patrick y était encore interné. Cependant, Patrick qui nécessite des soins médicaux, obtient le droit de résider à Tours avec sa famille. Lors de la rafle du 16 juin 1942, Patrick et Sonia Danemans sont arrêtés à leur domicile, les scellés sont posés, l’officier allemand n’emmène pas leur fils car il n’a pas d’ordres concernant les enfants de moins de 14ans. Leur voyage sera malheureusement sans retour, convoi N°8 du 20 juillet 1942.

    Sacha reçoit quelques rares lettres de sa mère, jetées des camions ou des wagons. Ces lettres écrites sur des papiers d’emballage ou des morceaux de carton avaient été ramassées et postées par des gens bienveillants.

    Sacha se cache toute la nuit, puis prend le train pour Monts où il rejoint la maison d’Henriette Beaudiot, située près de la gare. Henriette et Lucie sont veuves de guerre. Elles vivent dans une maison entourée d’un jardin et d’un potager, elles perçoivent une petite pension. Sacha est présenté comme un neveu à la santé fragile.

    Le docteur Mercier, maire de Monts, remet à Sacha Danemans un certificat de dispense scolaire afin qu’il ne soit pas obligé de fréquenter l’école communale. Une dame viendra lui donner des cours à domicile deux à trois fois par semaine. Pour ne pas éveiller les soupçons il va à la messe avec ces trois femmes qui sont désormais sa seule famille.

    A la Libération, Sacha reste chez Henriette Beaudiot et reprend ses études au lycée Descartes. Il est toujours resté en contact avec sa famille d’adoption.

    Le 20 février 2008, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Mme Henriette Beaudiot, le titre de Juste parmi les Nations

    Documents annexes

    Souvenir et recueillementSouvenir et recueillement
    Invitation cérémonie BeaudiotInvitation cérémonie Beaudiot

    Articles annexes




    Mis à jour il y a 11 mois.