Dossier n°11303A - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Rosa Gontard

Année de nomination : 2008
Date de naissance : 09/11/1909
Date de décès : 11/01/1997
Profession : Directrice des études à l’Institution Saint Joseph
    Localisation Ville : Gap (05000)
    Département : Hautes-Alpes
    Région : Provence-Alpes-Côte d’Azur

    L'histoire

    A l’âge de dix ans, Roxane Durand habitait à Paris et avait une très bonne camarade de classe nommée Fenia Rabinovitch, née en 1916 et originaire de Tbilissi en Géorgie. Les deux jeunes filles se retrouvent étudiantes. Fénia suivait des études scientifiques à la Sorbonne et Roxane des études de lettres. En 1939, Roxane est nommée professeur à l’Ecole Normale à Gap.

    En octobre 1940, le père de Fénia meurt d’une pneumonie en Perse où il avait dû aller pour affaires. Fénia quitte Paris avec sa mère et elles se réfugient à Bort les Orgues en Auvergne. Fin 1942, la situation devenant très difficile, Fénia appelle Roxane à son secours. Roxane fait venir Fénia et sa mère à Gap. Une pharmacienne, Denise Bourgeot, leur procure des faux papiers au nom de Françoise et Henriette Rivière. Roxane demande de l’aide à la directrice de son école, Mademoiselle Morel qui lui suggère de contacter l’évêque de Gap, Monseigneur Bonnabel. Grâce à lui, les deux femmes purent loger dans le couvent Saint Joseph. Sœur Valentine Gontard, Directrice de cette Institution, fournit à Fénia un emploi d’enseignante.

    La présence des deux femmes est d’autant plus dangereuse pour les responsables que le bâtiment était occupé par l’armée allemande qui avait installé des soldats dans les étages du pensionnat et des femmes de la Wehrmacht au rez-de-chaussée, et que la villa de la Gestapo se trouvait dans le voisinage immédiat.

    Sœur Valentine prit le risque, malgré les contrôles fréquents, d’emporter en autocar les papiers d’identité authentiques de Fénia et de sa mère pour les cacher chez sa tante. Un jour elle n’hésita pas à accompagner Fénia et sa mère au commissariat où elles devaient faire vérifier leurs papiers d’identité pour témoigner qu’elles étaient bien nées à Marseille.

    Fénia et sa mère terminèrent les années de guerre à Gap, logées au couvent Saint-Joseph. Plus tard, Fénia Rabinovitch quitta Gap pour épouser à Londres son cousin, Isra Berz. Les deux furent des scientifiques reconnus. Ils restèrent en contact avec Roxane Durand et Sœur Valentine jusqu’à la fin de sa vie.

    Le 26 mars 2008, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Rosa Gontard soeur Valentine en religion, le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Bulletin des Anciennes élèves de l’Institution Saint Joseph de 1997
    Radio RCF

     




    Mis à jour il y a 3 mois.