Dossier n°11474 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2008

François Ciron

Année de nomination : 2008
Date de naissance : 10/10/1883
Date de décès : 12/03/1969
Profession : agriculteur

Françoise Ciron Moreau

Année de nomination : 2008
Date de naissance : 25/11/1886
Date de décès : 12/10/1977
Profession : agricultrice

Raymond Cloiseau

Année de nomination : 2008
Date de naissance : 01/08/1919
Date de décès : 03/10/2008
Profession : agriculteur

Germaine Cloiseau Desjours

Année de nomination : 2008
Date de naissance : 12/03/1922
Date de décès : 04/03/2014
Profession : agricultrice
    Localisation Ville : Premery (58700)
    Département : Nièvre
    Région : Bourgogne-Franche-Comté

    Paul et Golda Kolebka quittent la Pologne en 1924. Ils s’installent à Paris et Paul ouvre une épicerie. Ils habitent rue Saint-Sébastien, dans le 11e arrondissement.
    Ils auront trois garçons : Israël, né en 1924, Henri, né en 1928 et Georges, né en 1935.
    Lors de la mobilisation générale de 1939, Paul est appelé sous les drapeaux. Démobilisé, il retrouve les siens. En août 1941, il est arrêté parce que juif par la police française. Interné à Drancy, il sera déporté à Auschwitz par le convoi n° 2 du 5 juin 1942 qui emportera 1 000 hommes. Paul sera l’un des 41 rescapés de ce convoi et rentrera à Paris en avril 1945.
    Golda, comprend très vite qu’il faut se cacher et trouve des abris à Paris. Elle décide ensuite de fuir vers la Nièvre et trouve à s’abriter dans une petite maison prêtée par un agriculteur, M. Belhomme. Les petits parisiens découvrent la vie rurale.
    Une voisine des Kolebka, Mme Doll, va aider Golda en faisant appel à sa propre famille. C’est ainsi qu’Henri fut confié à des agriculteurs,Raymond et Germaine Cloiseau, aux Granges, un hameau de Prémery à 240 km de Paris. Raymond* est résistant sous le nom de Roger, et chef du maquis Jean-Jaurès.
    Henri évoque ces moments : « Je suis arrivé dans cette ferme, chez les Cloiseau, en juin 1943, car la situation se dégradait pour nous, à Paris. J’avais 15 ans. Ils m’ont accueilli comme ils pouvaient, ils avaient un bébé de quelques mois, la situation était difficile pour tout le monde.
    Je suis resté jusqu’en octobre 1944. Je travaillais dans les champs. Mon frère, lui, allait en classe. On se voyait le soir ou en fin de semaine (…)
    Ils n’ont pas hésité à m’héberger, c’était risqué. On a été visité une fois par les milices du maréchal Pétain…
    « .
    Raymond et Germaine Cloiseau demandent à François et Françoise Ciron, d’accueillir Georges.
    Les Ciron sont communistes et opposés au nazisme. Ils sauveront Georges qui se souvient : « Moi qui venais de Paris, j’ai découvert la campagne. Une sorte de paradis.
    Je n’ai que de bons souvenirs. M. Ciron avait une ferme très petite, avec quelques vaches seulement et peut-être une jument. Mon frère, lui, chez M. Cloiseau, était chez un agriculteur plus important, avec plus de terres et plus de bêtes (…).
    « 
    Pour des raisons de sécurité, les deux frères ne verront pas leur mère alors que son refuge chez M. Belhomme n’est pas éloigné des caches des deux garçons.
    Le 27 juin 1944, près de 400 Allemands se déploient dans les bois au nord de Prémery à la recherche de maquisards, mais bien heureusement, l’opération ne donna aucun résultat et les garçons ne furent pas inquiétés. A la Libération Golda Kolebka rentre à Paris avec ses fils. Ils seront rejoint par Paul, libéré en avril 1945.
    Après guerre, les relations entre les familles Kolebka, Cloiseau et Ciron, ne vont pas se distendre.

    Le 7 Décembre 2008, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Monsieur François Ciron et son épouse Françoise ainsi qu’à Monsieur Cloiseau  Raymond et son épouse Germaine.

    Georges Kolebka

    Françoise Ciron et Georges Kolebka à sa droite

    Documents annexes

    Invitation  cérémonie CironInvitation cérémonie Ciron
    16 décembre 2013 14:22:11
    Dossier 11474 - Cloiseau & Ciron; Articles de presseDossier 11474 – Cloiseau & Ciron; Articles de presse
    3 décembre 2011 17:27:30

    Articles annexes