Dossier n°11646 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Jean Brottes

Année de nomination : 2009
Date de naissance : 30/09/1921
Date de décès : 28/01/2011
Profession : Technicien en mécanique générale
    Localisation Ville : Intres (07310)
    Département : Ardèche
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    La famille Herschkowitz arrive en France en 1933 avec leur 3 fils (les jumeaux Yvon et Marcel, et le petit dernier Félix) et s’installent dans un petit hôtel du boulevard Bonne Nouvelle et ne parlent pas le Français. Arthur Herschkowitz, (le père) avec l’argent de la vente des bijoux de sa femme, ouvre un commerce de confection au 10 rue de la Victoire à Paris qui devient par la suite un magasin de disques et de radio puis d’horlogerie. En 1939 il possède déjà 4 magasins. Les deux frères jumeaux Yvon et Marcel vont au lycée de Saint-Maur jusqu’au baccalauréat.

    Puis survient la guerre et la débâcle de 1940. La famille part en zone libre dans le Sud de la France.

    C’est Madeleine Sautereau, secrétaire d’Arthur qui dirige alors l’un des magasins tandis que les 3 autres passent aux mains des Affaires juives. Madeleine cache l’argent qu’Arthur ne peut emporter et le lui rendra à son retour.

    Yvon ayant entendu l’appel du Général de Gaulle tente de le rejoindre, il parvient finalement à quitter clandestinement Marseille le 28 février 1941, caché dans la cale d’un bateau mais est arrêté le 13 mars 1941 et enfermé au Fort de Mers el Kébir puis transféré à la prison de Toulon. Après 4 mois de détention, il est libéré et appelé avec son frère au chantier de jeunesse de Cavaillon, c’est là qu’ils vont rencontrer Jean Brottes et Raoul Mazoyer.

    Lors des chantiers de jeunesse, ils avaient ordre de remplir des sacs de charbon pour les Allemands mais ils les remplissaient en fait de cailloux pour saboter autant qu’ils le pouvaient.

    Yvon est à nouveau arrêté à Nice cette fois-ci par les Italiens en raison de son activité de résistant. C’est alors qu’il va voir Jean Brottes qui lui donne ses papiers d’identité. Yvon peut donc circuler librement, poursuivre ses activités de résistance et monter au maquis.

    Pour Jean, 20 ans, qui habite chez ses parents à Intres, se retrouver sans papiers est très risqué, il peut être arrêté et emprisonné, voire envoyé dans les camps. Il n’en parle pas à ses parents de peur de les inquiéter. Il est plus tard convoqué pour le STO mais réussit à y échapper sous prétexte d’un abcès à la main déclaré par un médecin complaisant.

    A la mi-août 1944 Yvon rejoint le 517ième régiment de parachutistes américains auprès duquel il resta jusqu’à la fin de la guerre.

    Le 16 août 2009, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah,  a décerné à Jean Brottes, le titre de Juste parmi les Nations.

    Articles annexes




    Mis à jour il y a 8 mois.