Dossier n°11829 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Joseph Chérioux

Année de nomination : 2010
Date de naissance : 23/03/1898
Date de décès : 04/03/1986
Profession : Agriculteur

Marthe Chérioux Hulin

Année de nomination : 2010
Date de naissance : 17/07/1901
Date de décès : 28/11/1980
Profession : Agricultrice
    Localisation Ville : Tournon Saint-Martin (36220)
    Département : Indre
    Région : Centre-Val de Loire

    L'histoire

    Robert et Rosa Lévy habitent à Paris avec leurs trois enfants, Lucienne née en 1924, Georges né en 1925 et Clémentine née en 1930.

    En juin 1940, quand la guerre éclate, la famille  décide de fuir Paris pour se réfugier en zone libre dans la Loire, à Saint-Etienne, où Robert Lévy avait noué des contacts en 1914-1918. Mais en 1942, la ville commence à subir des bombardements incessants. Robert Lévy contacte un service d’aide aux enfants juifs pour mettre Clémentine à l’abri dans une famille d’accueil avec l’espoir qu’elle prenne soin de la fillette jusqu’à la fin de la guerre. C’est ainsi que Clémentine arrive chez les époux Chérioux, qui ont un fils âgé de 7 ans, André. Joseph et Marthe Chérioux, des agriculteurs, habitent dans un tout petit village isolé, La Ballière, près de Tournon Saint-Martin dans le département de l’Indre. Ils accueillent Clémentine et en 1943, ils proposent à Rosa de venir les rejoindre pour la mettre également à l’abri.

    Les deux réfugiées restent chez les Chérioux pendant plus de deux ans et demi, dépendant totalement de la gentillesse et de la générosité du couple. Elles ne sortent pas de la ferme. Clémentine ne va pas à l’école, passe son temps à regarder les vaches ou à jouer avec Joseph qui est en pensionnat et vient passer les fins de semaine chez ses parents.

    Joseph et Marthe Chérioux sont conscients des risques qu’ils courent à héberger des Juifs. Ils n’ont jamais hésité à aider les Lévy et les considèrent comme des membres de leur famille. Ils ont également caché des armes pour la Résistance dans leur arrière-cour. Par chance, les Allemands ne se sont jamais approchés de la ferme. Les Chérioux n’ont jamais parlé à leurs voisins car ils pensaient qu’ils les auraient dénoncés s’ils avaient su qu’ils cachaient des Juifs chez eux.

    Après la guerre, les familles Chérioux et Lévy sont restées amies pendant de nombreuses années.

    Le 13 juillet 2010, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné, à Monsieur Joseph Chérioux et à son épouse Madame  Marthe Chérioux, le titre de Juste parmi les Nations.




    Mis à jour il y a 2 semaines.