Dossier n°11889 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Fernand Anne

Année de nomination : 2010
Date de naissance : 19/07/1900
Date de décès : 26/02/1988
Profession : Ajusteur-mécanicien

Albertine Anne

Année de nomination : 2010
Date de naissance : 22/07/1899
Date de décès : 12/02/1992
Profession : Mère au foyer
    Lieu de la Cérémonie de reconnaissance Ville : ()
    Département :
    Région :

    L'histoire

    Pendant l’Occupation, Jacques Patron, jeune juif âgé de 10 ans est successivement accueilli par Albertine  et Lucien Anne  à Argenteuil et Yvonne  et Maxime Aucoin à Guipy.

    Léa Patron est né à Przemysl en Pologne le 16/04/1906 et son mari, Michel Patron, est né le 24/02/1898 en Pologne également.
    Ils habitent à paris et ont deux fils : Bernard, né le 25/03/1928 à Paris, et Jacques, né en 1932 à Paris également.
    Lors de la rafle du Vel d’Hiv, Léa et Michel Patron et leurs deux fils, Bernard et Jacques, passent la nuit cachés dans la cave à charbon de leur logement parisien et sont saufs.
    Au petit matin, ils découvrent des scellés posés sur la porte de l’appartement. La famille tente alors d’atteindre la zone libre.

    Arrêtés alors qu’ils tentaient de franchir la ligne de démarcation, ils sont arrêtés et conduits à la prison allemande d’Autun (Saône-et-Loire).
    Michel, 44 ans, Léa, 36 ans, et Bernard, 14 ans, sont envoyés à Compiègne, Drancy puis déportés sans retour vers Auschwitz le 26 août 1942.
    Jacques n’ayant que 10 ans est interné à l’hôpital d’Autun. Une de ses tantes, mariée avec un Suisse, prend contact avec la Croix-Rouge et la duchesse de Magenta (qui vit au château de Sully tout proche) et vient le chercher.
    Le 12 septembre 1942, Jacques arrive à Argenteuil.

    La Croix-Rouge de la cité d’Orgemont avait fait appel aux habitants pour héberger des enfants juifs.
    Albertine  et Lucien Anne s’étaient portés volontaires…
    Jacques se souvient d’au moins cinq autres enfants cachés dans leur rue.
    « Albertine  et Lucien Anne  et leurs enfants Odette et Serge m’ont accueilli gentiment, on a essayé de me faire oublier tout ça », se souvient Jacques. L’école des garçons du quartier étant occupée par les Allemands, Jacques est scolarisé à l’école communale d’Enghien avec Serge.
    En 1943, les Allemands avaient déjà prospecté dans le quartier et ils ont pris des enfants à l’école d’Enghien.

    Jacques se souvient également des bombardements qui s’intensifiaient dans ce secteur où il y avait beaucoup d’usines.

    La cité ouvrière dans laquelle habitaient Albertine  et Lucien Anne a été quadrillée, les maisons fouillées et tout le monde enfermé dans l’école maternelle pour vérification d’identité.
    En septembre 1943, Albertine  et Lucien Anne  décident de fuir les bombardements et l’insécurité grandissante avec Serge et Jacques et d’aller se réfugier Yvonne , la soeur d’Albertine et son mari Maxime Aucoin  régisseur d’un château à Chanteloup, sur la commune de Guipy dans la Nièvre.
    En 1944, leur fille, Odette Anne, quitte son travail et les rejoint.

    Après l’armistice en 1945, les déportés et les prisonniers commencent à revenir, mais les parents de Jacques et son frère ne reviendront pas.

    Albertine  et Lucien Anne  acceptent alors de garder Jacques chez eux. Il y restera jusqu’en 1956 et épousera leur fille Odette.

    Le 22 septembre 2011, à la Mairie d’Argenteuil (95100 Val d’Oise), la médaille des Justes parmi les Nations a été remise aux ayants droit de Albertine  née Vivegnis et Lucien Anne  et de Yvonne* née Vivegnis et Maxime Aucoin , honorés à titre posthume.

     

    Fernand et Albertine Anne




    Mis à jour il y a 12 mois.