Dossier n°12049 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Georges Dilsizian

Année de nomination : 2011
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession :

André Gustave Dilsizian

Année de nomination : 2011
Date de naissance : 03/08/1907
Date de décès : 13/12/1971
Profession :
    Localisation Ville : Montacher Villegardin (89150)
    Département : Yonne
    Région : Bourgogne-Franche-Comté

    L'histoire

    Georges Dilsizian émigre en France à la fin du 19ème siècle pour échapper au génocide arménien. Il se marie et treize enfants naissent. Son fils André-Gustave épouse Léa Albohair, dont la famille juive avait également émigré de Turquie. En 1942 le couple a une fille prénommée Liliane. Pendant l’occupation allemande en France, Georges Dilsizian et son fils André-Gustave ont caché des membres de la famille de Léa.

    Le père de Caroline Léon s’est engagé dans l’armée française à la déclaration de la guerre. Il est fait prisonnier par les Allemands. Sa mère place ses enfants chez une nourrice mais les ramène à Paris car ils sont maltraités et la nourrice exige de les faire baptiser. Les frères de Caroline sont placés chez une autre nourrice et Caroline reste avec sa mère.

    Les déportations massives de Juifs se déroulent à Paris pendant l’été 1942. Alors que Caroline est chez ses grands-parents, Samuel et Kalo Savi, la police française frappe à la porte. Les grands-parents terrifiés n’ouvrent pas. Caroline se souvient de la concierge disant aux gendarmes que la famille n’était pas là et les agents de police dire qu’ils reviendraient le lendemain. Les grands-parents se précipitent chez la mère de Caroline, qui panique à son tour et arrive chez André Dilsizian. André suggère aux grands-parents de se cacher dans la maison de son père à Brunoy en banlieue parisienne. Comme les grands-parents ne parlent pas un mot de français, la famille décide que Caroline les rejoindrait pour leur servir d’interprète. André les emmène. Ils resteront cachés là jusqu’à la Libération.

    Georges leur prépare une cachette dans la cave. Caroline dort avec ses grands-parents. Pendant une année ils ne sortent pas de la cave et Georges Dilsizian leur apporte du ravitaillement et de la nourriture. Il s’assure que Caroline puisse continuer à faire ses études. Après une année dans l’obscurité de la cave, Georges ne supporte pas que la jeune fille ne voie pas la lumière du jour. Il raconte à ses voisins que sa petite-fille resterait avec lui et il l’envoie dans un pensionnat. Quand elle rentrait de l’école, il l’aidait à faire ses devoirs.

    D’autres membres de la famille de Léa Albohair-Dilsizian doivent trouver une cache. Etre marié avec une femme juive met André-Gustave Dilsizian dans une situation risquée. Néanmoins il n’hésite pas à cacher des cousins de sa femme, Ida et Corinne Sevi, dans sa maison à Montacher Villegardin.

    Le 22 février 2011, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Monsieur Georges Dilsizian et à son fils André-Gustave Dilsizian, le titre de Juste parmi les Nations.




    Mis à jour il y a 2 mois.