Dossier n°12106 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Albert Didier

Année de nomination : 2011
Date de naissance : 16/08/1894
Date de décès : 03/01/1971
Profession : Cultivateur, propriétaire d’un café

Suzanne (Deveaux) Didier

Année de nomination : 2011
Date de naissance : 21/09/1895
Date de décès : 11/05/1986
Profession : Cultivatrice, propriétaire d’un café, mère de 3 enfants
    Localisation Ville : Verpel (08240)
    Département : Ardennes
    Région : Grand-Est

    L'histoire

    Pesach-Pierre et Sara Brytenyszok avaient émigré séparément de Pologne en France, s’étaient installés à Nancy et s’y marièrent en 1927. Leur fils Alexis naquit en 1929 et leur fille Lucette en 1934. Pesach travaillait comme représentant vendant des vêtements dans la région des Ardennes.

    En 1940, après l’invasion allemande en France, la famille s’enfuit de Nancy, mais rentra chez elle en 1941. Cependant avec la persécution croissante, les arrestations et les déportations de Juifs, les Brytenyszok décidèrent alors de cacher leurs enfants. En 1943, Pesach contacta Albert Didier, un fermier qui habitait dans le village de Verpel dans les Ardennes et lui demanda de prendre les enfants. Didier, que Pesach avait connu alors qu’il était représentant n’hésita pas une seconde et accepta les enfants chez lui à Verpel.

    En février 1944, Lucette arriva à Verpel et fut confiée aux bons soins de Didier et de sa femme Suzanne, qui tenaient aussi le café du village. Les Didier avaient trois grands enfants, Jean âgé de quinze ans, Pierre âgé de dix huit ans et Geneviève âgée de vingt et un ans. Ils accueillirent Lucette à bras ouverts et la considèrent comme faisant partie de leur famille. Alexis alla vivre et travailler chez une vieille dame du village dont le fils était prisonnier de guerre en Allemagne. Le village ne comptait que deux cents habitants et tous se connaissaient. Ils savaient aussi que des enfants juifs vivaient dans le village, mais personne ne les dénonça.

    Peu après l’arrivée des enfants à Verpel, leurs parents furent arrêtés et envoyés au camp d’internement d’Ecrouves. Les Américains libérèrent la région du camp en novembre 1944, mais il y avait encore de durs combats et les Brytenyszok ne purent revenir immédiatement à Verpel pour récupérer leurs enfants. Lucette fut choquée quand un soldat américain arriva chez les Didier avec une lettre de son père pour la ramener chez ses parents. Le soldat prit également Alexis et les retrouvailles furent joyeuses.

    Le 3 mai 2011, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah,  a décerné à Monsieur Albert Didier et à son épouse Madame Suzanne Didier, le titre de Justes parmi les Nations.

    Témoignage de MORGANE CABIROL, Arrière-arrière-petite-fille d’Albert et Suzanne DidierTémoignage de MORGANE CABIROL, Arrière arrière-petite-fille d’Albert et Suzanne Didier
    Invitation cérémonie DidierInvitation cérémonie Didier



    Mis à jour il y a 11 mois.