Dossier n°12204B - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2012

Yvonne Bourdeix

Année de nomination : 2012
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Lavandière
    Localisation Ville : Sainte-Foy-la-Grande (33220)
    Département : Gironde
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    La famille Bloch habitait à Shirmeck en Alsace. Le père était président de la petite communauté juive de la ville composée de 15 familles.

    Fernand Bloch fut enrôlé dans l’armée et son épouse Florine Bloch ainsi que leurs enfants Nelly et Raymonde s’enfuirent en zone libre. Ils parvinrent à gagner Bordeaux et habitèrent chez un des frères du père. Une fois libéré, le père rejoint la famille. Comme il était réfugié, non inscrit il ne put obtenir un travail. Nelly, la fille parlant l’allemand, trouva rapidement du travail auprès de sociétés collaborant avec l’envahisseur. Celle-ci  devaient éditer des factures en allemand. Nelly fut donc la pourvoyeuse du foyer. La famille emménagea à Bègles.

    Nelly trouva du travail dans une usine proche d’une fabrique de remorqueur de camion Monthuzet.

    Au début du mois de mai 1942, Nelly reçut par le biais du comptable de la société M. PIck (avec qui elle entreprit d’autres actes de résistance) une information vérifiée de la police annonçant une rafle à venir. Il s’avère que les autorités avaient décidé d’arrêter tous les juifs sur Bordeaux et sa région afin de les regrouper et les déporter vers les camps.

    Nelly alla voir le patron de l’usine et le prévint qu’elle devait partir car elle et sa famille étaient en danger. Elle demanda son assistance pour trouver une personne pouvant les aider à fuir. A sa grande surprise, il lui dit qu’il les amènerait personnellement dans son véhicule et ce malgré l’interdiction pour les juifs de voyager la nuit.

    A l’aube il vint  chercher Nelly et sa famille  et les amena se cacher chez des amis qui habitait à coté de la ligne de démarcation. Ces amis étaient supposés les aider à les amener vers la zone libre contre paiement.

    Lors des fête de Lag Bahomer le 5 mai 1942, Marc Monthuzet vint les chercher à 5 heures du matin et les amena des environs de Bordeaux jusqu’à Libourne distante de 60 kilomètres. Il les laissa chez une famille de paysan qui les fit passer en zone libre.

    La famille arriva dans un lieu sur à Sainte Foy la Grande et y reçurent le statut de réfugiés. Dans cette localité, la famille s’inséra sans problème. Le père centralisa dans leur maison les activités de la petite communauté juive présente sur les lieux. Les années passèrent relativement tranquillement jusqu’en 1944.

    Nelly travailla chez des vignerons protestants, la famille Menetrez. Dans leur voisinage habitait un menuisier M. Cramoisy.

    Quand les allemands envahirent la zone libre, la situation se dégrada pour l’ensemble des habitants. La résistance étant active, les actes de répression s’accentuèrent. Les résistants tuèrent un bon nombre de soldats allemands dans la région et la réponse ne se fit pas attendre. Une terrible angoisse envahit la population juive locale.

    Les arrestations débutèrent et une liste des juifs de la ville fut transmise aux allemands. En tête de liste se trouvait la famille Bloch dont le lieu d’habitation était connu pour abriter les activités de la communauté juive locale. M. Cramoisy les prévint des arrestations à venir et de bons voisins les dissimulèrent. Les deux filles se cachèrent dans la cave de la maison de la lavandière Yvonne Bourdeix.

    Les parents se cachèrent au deuxième étage de la maison de la propriétaire de la crémerie Mme Guilhem. Ce furent des journées terribles pour les juifs qui résidaient sur place. Six d’entre eux furent assassinés. Il fut interdit à la population de les enterrer et leurs corps furent exhibés pendant plusieurs jours sur une colline à proximité de la ville afin que chacun puisse les voir.

    La maison louée à la famille Bloch d’où ils s’enfuirent, fut inspectée plusieurs fois par les allemands.

    Quand l’attention des allemands retomba un peu, la famille réussit à s’enfuir grâce à un pasteur protestant local, le père Casalis. Ils allèrent chez M. Pierre Jay mariée à Jacqueline Trocme  la sœur du Pasteur Trocme, ce pasteur protestant qui aida de nombreux juifs et fut aussi reconnu « Juste parmi les Nations ». Le couple cacha la famille Bloch.

    Ils restèrent pendant dix jours, jusqu’à ce que le danger disparaisse de Sainte Foy la Grande et la famille Bloch retourna y vivre jusqu’à la fin de la guerre.

    Le 17 Avril 2012, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Madame Yvonne Bourdeix.

     

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