Dossier n°12307D - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Germaine Bastacki

Année de nomination : 2012
Date de naissance : 14/05/1909
Date de décès : 04/03/2003
Profession : ingénieur chimiste
    Localisation Ville : Perpignan (66100)
    Département : Pyrénées-Orientales
    Région : Occitanie

    L'histoire

    Simone Pasquet est née en mars 1913 à Bourges. Durant la Seconde Guerre mondiale, elle enseigne l’anglais à Perpignan. Otto Weinmann, fils de commerçants, est né à Vienne, en novembre 1913. Il obtient son doctorat de médecine à Vienne, en tant que « non-aryen » le 31 octobre 1938. Dean Edward Pernkopf refuse de lui serrer la main en lui remettant son diplôme…

    Le 31 décembre 1938, Otto Weinmann quitte l’Autriche et parvient à rejoindre Aachen, à la frontière belge. A Bruxelles, il est interné en tant qu’immigrant illégal et interné à Merxplas où il va passer cinq mois. Il prend contact avec un cousin de sa grand-mère qui lui offre un poste non rémunéré en bactériologie et sérologie à l’Institut Pasteur à Bruxelles. En mesure de prouver qu’il a trouvé un travail, il est libéré du camp d’internement et parvient à survivre grâce au soutien financier de la communauté juive.

    Le 10 mai 1940, l’armée allemande envahit la Belgique. Otto Weinmann est arrêté en tant qu’étranger et expulsé vers la France deux jours plus tard. Il arrive au camp de Saint-Cyprien où il travaille comme que médecin. Il y retrouve Fritz Lieben qu’il avait rencontré à Vienne. En août 1940, une épidémie de typhus se propage dans le camp et Otto Weinmann tombe malade. Il est emmené à l’hôpital Saint-Louis à Perpignan. Après son rétablissement, il obtient un poste de médecin non rémunéré à l’hôpital et y travaille jusqu’en août 1942. En août 1942, recherché, il doit quitter l’hôpital en compagnie de deux autres réfugiés et parvient à se cacher dans un appartement.

    Il rencontre Simone Pasquet qui lui fournit des faux papiers d’identité au nom de « Albert Baudoin », né dans un petit village du nord après avoir vérifié que la commune a été victime d’un bombardement durant la Grande Guerre faisant disparaître les états civils et rendant la vérification d’identité impossible. En mars 1943, Simone Pasquet accompagne Otto Weinmann sur la plage de Banyuls, à la frontière espagnole et le confie à un passeur. Il poursuit son chemin mais se blesse au talon et ne peut pas aller plus loin. Après deux jours, un agriculteur le trouve et appelle la gendarmerie. Il se fait passer pour un Belge et les gendarmes l’amènent en civière vers un hôpital à Banyuls où il va rester sous la protection amicale d’un médecin jusqu’en novembre 1943. Il trouve ensuite refuge chez Germaine Bastacki à Perpignan. Elle va envoyer Otto Weinmann chez son oncle et sa tante, Marcelle et Marius Ribes qui habitent à Maury avec leurs quatre enfants : René, Jeanne, née en 1924, Paul et Raymonde. Otto Weinmann y restera de 1943 à 1944.

    Simone Pasquet l’aide à rejoindre Lyon, lui donne de l’argent pour prendre le train et lui indique un contact qui l’aidera. C’est ainsi qu’il est à Lyon lorsque la ville est libérée, le 20 août 1944.

    En janvier 1945, il entre comme directeur d’un foyer pour enfants à Saint-Paul-en-Chablais où il reste jusqu’à novembre 1945. N’ayant pas l’autorisation d’exercer la médecine, il décide de quitter la France et rentre à Vienne en janvier 1947. Avant son départ définitif pour Vienne, il épouse une française, en présence de son amie Simone Pasquet et quitte la France. Il devient médecin à l’hôpital Wilhelmina et fera toute sa carrière à Vienne. Sa fille Dorit naît en 1951, mais après quelques années il divorce et son épouse émigre en Israël.

    Après avoir été nommée Juste parmi les Nations, Simone Pasquet a reçu le titre de Chevalier de la Légion d’honneur à l’âge de 99 ans en 2012.

    Le 3 janvier 2012, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Simone Pasquet, Germaine Bastacki, and Marius and Marcelle Ribes, le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Invitation cérémonie Bastacki



    Mis à jour il y a 3 mois.