Dossier n°1234 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Edmond Dauphin

Année de nomination : 1977
Date de naissance : 06/07/1912
Date de décès : 08/04/1986
Profession : Secrétaire Général de la préfecture de l’Indre
    Localisation Ville : Châteauroux (36000)
    Département : Indre
    Région : Centre-Val de Loire

    Personnes sauvées

    Lieu porteur de mémoire

    L'histoire

    Edmond Dauphin, 1954

    Edmond Dauphin, 1954

    En 1942, Edmond Dauphin fut nommé secrétaire-général de la préfecture de l’Indre. Ce haut fonctionnaire était pourtant opposé au régime de Vichy, et il apporta une aide considérable à l’OSE. Le docteur Gaston Lévy, un médecin juif français, dirigeait à Limoges en Haute-Vienne un centre de protection infantile appartenant à cette œuvre. Il était également directeur des services pédiatriques des départements du centre de la France. A l’été 1942, la police française commença à rechercher les enfants juifs placés dans les établissements ayant une existence officielle. A compter du 22 août, elle vint arrêter dans les centres de l’OSE des jeunes juifs étrangers et apatrides âgés de 16 ans et plus. Par ailleurs, de jeunes Juifs dont les parents avaient été arrêtés et déportés étaient désormais arrêtés à leur tour pour une prétendue « réunification des familles ». L’OSE décida de recueillir ces enfants et de leur trouver des abris sûrs. Le docteur Lévy pour sa part décida de transférer tous les petits pensionnaires du centre de Limoges dans le département de l’Indre, pour les y cacher. Il connaissait bien Edmond Dauphin et sa position vis-à-vis du régime de Vichy. Le secrétaire-général, après avoir attentivement écouté le plan du médecin, convoqua dans son bureau les personnes responsables de l’administration des foyers du département et les informa de son intention de répartir les enfants juifs dans des établissements situés dans trois villages de l’Indre. Il avertit ses subordonnés que la police était susceptible de rechercher les enfants, et leur donna pour instruction de les présenter comme de jeunes français placés sous la protection des directeurs des foyers. Grâce à cette directive, la police ne découvrit pas les enfants juifs et le réseau clandestin juif de sauvetage put fonctionner dans l’Indre jusqu’à la Libération. Bien que, selon les lois de Vichy, les médecins juifs n’étaient plus autorisés à exercer leur profession, Edmond Dauphin établit, pour le docteur Lévy, une dérogation qui lui permit de continuer à travailler dans les camps. Il put ainsi aider nombre d’internés des camps de Nexon, près de Limoges, et de Douadic dans l’Indre. En délivrant des certificats attestant que telle ou telle personne était malade, il en empêchait la déportation. Par ailleurs, le secrétaire général de la préfecture aida l’OSE à placer des enfants juifs, pour les cacher dans des monastères et chez des familles chrétiennes, et apporta son appui aux passages clandestins d’enfants en Espagne ou en Suisse. Edmond Dauphin prenait ainsi des risques considérables, compte tenu de sa position très en vue. Au printemps 1944, il sauva la vie du docteur Lévy et de sa famille en les avertissant qu’ils étaient sur le point d’être arrêtés. Prévenus à temps, ils purent s’enfuir et franchir la frontière suisse sains et saufs.

    Le 12 septembre 1978, Yad Vashem – Institut International pour la mémoire de la Shoah, a décerné à Edmond Dauphin, le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Présentation Edmond DauphinPrésentation Edmond Dauphin



    Mis à jour il y a 7 mois.