Dossier n°12343 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2012

Jeanne Albouy Bonicel

Année de nomination : 2012
Date de naissance : 11/08/1908
Date de décès : 02/08/1979
Profession :
    Localisation Ville : Calvisson (30420)
    Département : Gard
    Région : Occitanie

    L'histoire

    Jeanne Albouy

    C’est après la première guerre mondiale que Wilhelm Wulwek a quitté la Pologne et s’est installé à Vienne, où il a épousé Mélanie Heller, venue elle aussi de Pologne. Leur fils Victor est né en 1934, puis leur fille Claire est née en 1938. Cette durant cette même année que la famille a quitté Vienne pour s’installer à Paris.

    En 1940, Wilhelm, ayant la nationalité étrangère, est arrêté. Avec sa libération, la famille quitte Paris pour le sud de la France et arrive à Calvisson (Gard). C’est là que Wilhelm a rencontré par hasard Mme Jeanne Albouy qui habitait Calvisson avec sa fille Lucette; son mari était alors prisonnier de guerre en Allemagne. De bon cœur et voulant leur trouver un refuge sûr, Jeanne a proposé à Wilhelm et à sa famille de s’installer chez des proches, dans un petit village du nom de Sinsans. A l’époque, personne n’habitait cette maison ce qui la rendait plus sûre pour la famille Wulwek. Wilhelm, Mélanie, Claire et Victor se sont donc installés à Sinsans et plus tard, Julius Heller, le frère de Mélanie les a rejoint. Wilhelm travaillait dans les champs et les enfants étaient inscrits à l’école locale.

    Compte tenu de l’occupation du sud de la France en 1942, la vie de la famille Wulwek était en danger constant. Pendant les arrestations dans les villages voisins, Wilhelm et Mélanie courraient se réfugier dans les bois et Victor et Claire allaient se cacher chez Jeanne et sa fille, qu’ils considéraient comme des membres de leur famille. C’est ainsi que la famille Wulwek a réussi à survivre durant deux ans, jusqu’à la libération.

    Après la guerre les Wulwek sont rentrés à Paris mais le lien d’amitié profond avec les Albouy est resté intact et durant les vacances d’été, les Wulwek retournaient dans le sud pour visiter leurs amis.

    En 1960, Claire a fait son Alyah et s’est installée en Israël tout en gardant un bon contact avec Lucette. D’ailleurs pendant la guerre du Golfe, Lucette qui craignait pour son amie lui avait proposé de revenir s’installer chez elle jusqu’à ce que la situation se calme.

    Etant enfant durant la guerre, Claire ne connaissait pas les détails des circonstances dans lesquelles elle et sa famille ont survécu à cette terrible époque, mais au fil des années elle a gardé précieusement une photo d’elle, de son frère et et de Lucette, enfants; au dos de cette photo, son père avait écrit : « Der Wir das Leben Verdanken »- « c’est à elle que nous devons notre vie ».

    Le 14 février 2012, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à madame Jeanne Albouy.

    Documents annexes

    Article de presse -AlyaexpressArticle de presse -Alyaexpress
    29 avril 2015 08:52:06

    Articles annexes