Dossier n°12367 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2012

Eugène Courtial

Année de nomination : 2012
Date de naissance : //
Date de décès : 08/11/1962
Profession : Fermier

Célie Courtial Gousson

Année de nomination : 2012
Date de naissance : //
Date de décès : 04/09/1991
Profession : Fermière
    Localisation Ville : Le Chambon-sur-Lignon (43400)
    Département : Haute-Loire
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Eugène et Célie Courtial habitaient dans un petit village, Les Tavas, à environ trois kilomètres du Chambon-sur-Lignon, avec leurs deux fils, Paul et Philémon. Ils possédaient une petite ferme et arrivaient tout juste à en vivre. Néanmoins, c’étaient de fervents Protestants qui écoutaient la parole de leur Pasteur André Trocmé, reconnu Juste parmi les Nations en 1971. Le Pasteur Trocmé s’adressait à ses paroissiens et évoquait le besoin de résister aux Allemands et d’aider ceux qui étaient persécutés, notamment les Juifs.

    En mai 1943 les Courtial reçurent deux jeunes garçons juifs de Montreuil, Georges Passentin né en 1930 et son frère Jacques né en 1933. Les parents Eliezer et Hana étaient originaires de Pologne et vivaient à Montreuil. Quand la France capitula, la famille s’enfuit vers le sud, essayant en vain de quitter la France. Ils arrivèrent jusqu’à Toulouse, mais rapidement décidèrent de retourner à Paris, pensant que le pire était passé, tout comme le pensait de nombreux autres Juifs.

    Malheureusement, Eliezer fut bientôt arrêté. Il réussit à s’évader du camp de Pithiviers, s’enfuyant directement pour Lyon. Après son évasion, la police fit une descente chez Hana, cherchant son mari. Hana décida sur le champ de s’enfuir à son tour. Laissant tout derrière elle, elle prit les deux garçons et traversa la ligne de démarcation pour rejoindre Eliezer dans un appartement qu’il avait loué à Lyon.

    Bientôt la situation empira à Lyon et Eliezer et Hana comprirent qu’ils n’avaient pas d’autre choix pour essayer de sauver leurs enfants que de les remettre à une organisation de secours. Georges et Jacques furent confiés à l’OSE (Oeuvre de Secours aux Enfants) qui avait la charge de placer de nombreux enfants juifs à la campagne.

    Les frères furent envoyés chez Eugène et Célie Courtial. Au début seulement Jacques, mais deux semaines après, Georges le rejoignit. Les deux restèrent jusqu’à mai-juin 1944 où ils furent envoyés avec de nombreux autres enfants à la maison d’enfants La Guéspy qui était sous la direction de l’association du Secours Suisse. Un mois plus tard, Hana vint reprendre ses enfants. Elle avait loué un petit logement dans le village Les Tavas et souhaitait que ses enfants restent près d’elle. Eliezer passa la guerre à Lyon.

    Jacques Passentin se rappelle que pendant leur séjour chez les Courtial, Georges et lui se sentaient en sécurité et entourés de personnes qui les choyaient. Ils allaient à l’école et ne remarquèrent jamais la présence allemande. Les Courtial, tout comme d’autres familles de la région étaient tous conscients des risques qu’ils encouraient à cacher des Juifs. Soit ils cachaient des enfants juifs quand ils pensaient que c’était nécessaire, soit ils les emmenaient dans les bois derrière la ferme jusqu’à ce que le danger soit passé. Malgré leur propre situation financière difficile, Eugène et Célie étaient des braves gens avec du caractère. C’est leur foi qui les guidait pour aider les persécutés, à leurs risques et périls.

    Le 13 juin 2012, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Justes parmi les Nations à Monsieur Eugène Courtial et à son épouse Madame Célie Courtial.

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