Dossier n°12896A - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2014

Gabriel Boulud

Année de nomination : 2014
Date de naissance : 02/12/1897
Date de décès : 14/05/1967
Profession : Maire
    Localisation Ville : Luzinay (38200)
    Département : Isère
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    La famille DREYFUSS, d’origine lorraine et alsacienne, vivait avant la guerre à Colmar.

    Le père Edgar était marchand de bestiaux. Avec son épouse Andrée née LEVY, ils ont à l’époque deux enfants : Jean né en 1935 et Nadine née en 1937.

    En juillet 1939, la famille quitte Colmar pour résider à Saint Jean de Monts en Vendée.

    Le père est mobilisé dans l’armée française. Le grand père est hospitalisé à Limoges à l’armistice (juin 1940). La famille compose du père, de la g mère et les deux enfants l’y rejoignent. La famille trouve refuge ensuite à Vienne, en Isère.

    Le 21 septembre 1942, la grand-mère de Jean et Nadine DREYFUSS, Blanche LEVI et son fils Jacques sont déportés de Pithiviers pour Auschwitz (convoi n° 35) où ils sont assassinés. A partir de ce moment, le père décide de quitter Vienne, de trouver un appartement dans un village où ils ne sont pas connus et de se procurer de faux papiers.

    Edgar DREYFUSS était en contact avec un confrère, Monsieur Gabriel BOULUD, lui aussi marchand de bestiaux et maire du village de Luzinay. Après juin 1941, c’est en se faisant passer comme ouvrier agricole au service de Monsieur BOULUD, qu’Edgar DREYFUSS continue de travailler sous une fausse identité

    En janvier 1943, Edgar  décide de cacher les deux enfants, Jean et Nadine.

    Monsieur BOULUD a personnellement accompagné Jean et Nadine DREYFUSS chez Monsieur et Madame RACLET, boulangers à Luzinay. Jean-Joseph RACLET, 33 ans, et son épouse Anne-Marie, 31 ans, avaient un petit garçon, Robert, âgé de 10 ans. Leur domicile était modeste. Les parents et leur fils Robert dormaient dans la même pièce. Un petit lit a été ajouté pour Nadine. Jean DREYFUSS dormait dans le même lit que Robert RACLET.

    Les deux enfants sont restés chez Monsieur et madame RACLET pendant 6 mois. Il semble évident que Monsieur Gabriel BOULUD, en tant que maire de Luzinay, a demandé le soutien de toute la population de la commune pour qu’il n’y ait pas de dénonciation des deux enfants aux autorités occupantes ou collaborationnistes. Le village comprenait, outre la boulangerie des RACLET, une boucherie, une école primaire et un bureau de poste. La majorité de la population résidait dans des fermes environnantes.

    Comme il a été dit plus haut, Monsieur BOULUD avait amené les deux enfants à Luzinay. Par mesure de sécurité, il avait enjoint Monsieur DREYFUSS de s’abstenir de venir leur rendre visite durant cette période de 6 mois.

    Monsieur et Madame DREYFUSS, grâce à une chaîne d’entraide avaient obtenu des faux papiers d’identité, des cartes d’alimentation.

    Se sentant suffisamment en sécurité, les parents DREYFUSS trouvent refuge à Vérin, un village à une quarantaine de km de là. C’est encore Monsieur BOULUD, accompagné de Madame RACLET, qui amène les deux enfants en voiture auprès de la nouvelle cachette des parents, en juin 1943. La famille DREYFUSS y restera jusqu’en août 1944, la Libération.

    Après la guerre, les relations avec Monsieur BOULUD sont restées très proches : il était l’associé de Monsieur Edgar DREYFUSS et de son cousin Georges STARK qui a lui aussi été protégé et aidé par Monsieur BOULUD.

    Il en est de même pour la famille RACLET qui a caché et sauvé les deux enfants, ainsi que pour les familles VAGANAY, OUVRIER, LAGRANDAME qui ont œuvré pour venir en aide aux parents Edgar et Andrée DREYFUSS.

    Avec le recul, Jean et Nadine DREYFUSS comprennent mieux le courage de ces personnes et la dimension de leurs actes et tiennent à leur exprimer, en leur nom, mais aussi au nom de tous les Juifs qui n’ont pas eu cette chance, leur reconnaissance.*

    Le 2 Décembre 2014, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les nations à Monsieur Gabriel Boulud.

     

    Documents annexes

    Article de presse - Le Dauphiné libéré du 04/04/2016Article de presse – Le Dauphiné libéré du 04/04/2016
    5 janvier 2018 08:59:01
    Invitation cérémonieInvitation cérémonie
    5 janvier 2018 08:57:53

    Articles annexes