Dossier n°13422 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Elie Rondel

Année de nomination : 2017
Date de naissance : 06/10/1914
Date de décès : 02/08/1984
Profession : Enseignant
    Localisation Ville : Mamers (72600)
    Département : Sarthe
    Région : Pays-de-la-Loire

    L'histoire

    La famille Sachter a deux enfants, Henry né en 1926 et Odette née en 1931.

    En 1940, la famille Sachter vit à Mamers dans le département de la Sarthe pour se protéger des bombardements.

    Les Sachter louent une charmante maison qui n’avait jamais été occupée depuis très longtemps et n’avait jamais été modernisée. En voyant la « parisienne » un peu désemparée, les voisines se sont spontanément précipitées à son secours. Elles lui ont montré comment tirer l’eau du puits, allumer la lampe à pétrole ou à acheter un « stère de bois » et le faire scier pour alimenter la cuisinière. Henta Sachter et ses enfants se sont très vite adaptés à leur nouvelle vie à Mamers. Odette est inscrite à l’école communale.

    Henry est envoyé et inscrit au collège Saint-Paul afin de pourvoir poursuive ses études. C’est une école catholique dirigée par des prêtres dont Élie Rondel. Il a perdu son père pendant la première guerre mondiale, il a grandi seul avec sa mère, il a terminé ses études et est devenu enseignant dans plusieurs établissements, dont celui de Mamers. Au collège que fréquente Henry, il y a deux directeurs : Monsieur Moreau qui est là depuis longtemps et Monsieur Leboisne qui arrive en 1941.

    Lors de l’été 1942, le danger se fait de plus en plus proche. Suivant les conseils des directeurs et avec l’aide d’Élie Rondel, les Sachter quittent le lieu.

    Un jour, le directeur du collège Saint-Paul demande à Élie Rondel s’il accepte de faire partie d’une aventure. Il accepte sans hésiter. En train, en autocar, en fuyant les Allemands, il doit rencontrer des passeurs et traverser la ligne de démarcation de nuit. Malgré le danger, il vérifie auprès des lieux où ont été amenées les personnes qu’elles sont bien arrivées et qu’elles sont en sécurité.

    Pour sauver Henry Sachter, Élie Rondel trouve un passeur et emmène l’enfant à l’endroit où ils vont pouvoir traverser la ligne de démarcation en toute sécurité. Au début, le prêtre confie le garçon au passeur et s’apprête à repartir, mais il hésite, change d’avis et le rejoint. Il veut être absolument sûr qu’il peut faire confiance au passeur. Une fois la ligne de démarcation passée, il met l’enfant dans le train pour Beaulieu en Corrèze où vit l’oncle d’Élie Rondel. Le passeur est arrêté mais Élie Rondel possède les coordonnées d’un autre passeur pour prendre en charge la mère et sa fille au même endroit. Une fois la ligne passée, la famille est de nouveau réunie.

    Après la guerre, la mère offre à Élie Rondel un livre avec la dédicace suivante : « En souvenir du courage et de la loyauté face au danger qui nous guettait » écrit par Henry.

    Le 8 mars 2017, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Monsieur Élie Rondel.

    Documents annexes

    Invitation cérémonieInvitation cérémonie