Dossier n°13631 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2018

Félix Jarnier

Année de nomination : 2018
Date de naissance : 09/04/1905
Date de décès : 31/10/1962
Profession : Agriculteur

Léonie Luiggi Jarnier

Année de nomination : 2018
Date de naissance : 11/08/1895
Date de décès : 27/02/1974
Profession : Agricultrice

Marie-Ange Fontaine Jarnier

Année de nomination : 2018
Date de naissance : 10/01/1903
Date de décès : 30/12/1989
Profession : Agricultrice
    Localisation Ville : Sixt-sur-Aff (35550)
    Département : Ile-et-Vilaine
    Région : Bretagne

    L'histoire

    Luiggi Léonie
    Benjamin Grunsztajn, né en 1896 à Brzeziny en Pologne et son épouse Rana née en 1906 à Lodz ont deux enfants : Régine née à Paris en 1927 et Simon né en 1930 à Paris. La famille Grunsztajn habite  Boulevard Barbès à Paris dans le 18ème arrondissement. Benjamin Grunsztajn est tailleur. En septembre 1939, Benjamin et son frère Herzl s’engagent dans la Légion étrangère pour la durée de la guerre. Suite à l’Armistice de juin 1940, ils sont démobilisés à Septfonds et rentrent en zone occupée pour rejoindre leur famille à Paris.

    En mai 1941, Herzl est arrêté sur convocation et est interné dans le camp de Pithiviers. Il sera déporté et assassiné à Auschwitz en 1942 ainsi que sa femme et ses deux filles. A partir de mai 1941, Benjamin Grunsztajn entre dans la clandestinité et se cache dans une chambre de bonne de l’immeuble du Boulevard Barbès. La famille échappe miraculeusement à la rafle du 16 juillet 1942 et décide de quitter Paris. Les parents placent le jeune Simon en pension chez un fermier dans le Loiret. Benjamin Grunsztajn, Rana et leur fille Régine, de leur côté, se cachent en province à Mondoubleau, dans le Loir-et-Cher.

    Fin décembre 1942, le fermier ne veut plus garder Simon et le renvoie sans ménagement à Paris. Simon arrive à Paris la nuit, il ne sait pas où aller. Les contacts avec les personnes de sa famille qui auraient pu l’aider sont absents de Paris. Il pense alors à s’adresser à Madame Léonie Luiggi dont les deux fils Jean et Paul étaient ses camarades de jeu. Elle l’accueille chaleureusement. Elle le prend avec elle, l’emmène dans le petit village de Sixt-sur-Aff, en Bretagne, chez sa soeur Marie-Ange Fontaine qui est elle aussi veuve de guerre. Marie-Ange Fontaine vit avec sa fille Geneviève dans une modeste maison paysanne d’une pièce. Une étable avec une vache et un cochon jouxte l’habitation. Les trois personnes dorment dans la même pièce. Simon aide Marie-Ange pour les tâches agricoles tout en se rendant utile en travaillant aussi à la ferme de Félix Jarnier, le frère de Marie-Ange. Simon âgé d’une douzaine d’année ne va pas à l’école. Il est entouré de l’affection des familles Fontaine et Jarnier et mange à sa faim. Il garde un souvenir attendri et reconnaissant pour ceux qui l’ont chaleureusement accueilli. Il est bien intégré au village et connaît la plupart des habitants de Sixt-sur-Aff, mais par précaution, il évite de trop de se faire remarquer et quitte peu souvent la ferme.

    A la Libération, Léonie Luiggi sert de contact entre les Grunsztajn revenus à Paris et leur fils Simon chez Madame Marie-Ange Fontaine et Félix Jarnier à Sixt-sur-Aff. Après la fin de la guerre, Simon reste encore dix-huit mois à Sixt-sur-Aff, le temps que les Grunsztajn récupèrent leur ancien appartement parisien.

    En novembre 2016, Simon Grunsztajn prend contact avec la Mairie de Sixt-sur-Aff. C’est à cette occasion qu’il est agréablement surpris d’apprendre que les Anciens du village se souviennent parfaitement du jeune garçon juif qu’il était. Un livre retraçant l’histoire du village est en cours de préparation et le témoignage de son sauvetage y figurera. En janvier 2017, Simon Grunsztajn a pris l’initiative de porter son témoignage à Yad Vashem afin de faire une demande de reconnaissance au titre de Juste parmi les Nations pour les trois familles qui ont activement participé à son sauvetage.

    Le 25 avril 2018, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Madame Léonie Luiggi, à Madame Marie-Ange Fontaine et à Monsieur Félix Jarnier.

    Documents annexes

    Sixt au Fil de l'AFFSixt au Fil de l'AFF
    2 janvier 2019 12:10:33
    Sixt info 2017Sixt info 2017
    2 janvier 2019 12:09:54
    Article de presse - Ouest france du 29/11/2017Article de presse – Ouest france du 29/11/2017
    2 janvier 2019 12:09:26

    Articles annexes