Dossier n°13653 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Maurice Chantelauze

Année de nomination : 2018
Date de naissance : 20/09/1888
Date de décès : 29/10/1963
Profession : Propriétaire d’un garage, Maire de Chaise Dieu
    Localisation Ville : ()
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    L'histoire

    La famille Bloch est installée en France depuis le 18ème siècle et exerçait la profession de marchands de bestiaux. Francine Bloch est née à Mulhouse en 1932. Elle perd sa maman en 1935 et est élevée par ses grands-parents maternels, Jules et Céline Blum-Guggenheim. La famille vit confortablement. Francine a un frère Joël né en 1928. Son père Joseph Bloch qui habitait à Paris est arrêté à la rafle du Vel d’Hiv et déporté à Auschwitz par le convoi N° 35 le 21 septembre 1942.

    Le 15 juin 1940, Jules Blum-Guggenheim charge la grande voiture, cinq grandes personnes Céline et sa sœur Julie, son frère Isaac et sa mère et son fils Guy, Joël et Francine. Ils sont entassés et partent en direction de Limoges. C’est la débâcle avec des milliers de personnes sur les routes. Ils arrivent à la Chaise-Dieu dans le département de la Haute-Loire. Ils sont très fatigués, désespérés et le moral à zéro. La grand-mère décide de faire une halte devant le premier hôtel et si possible de ne plus aller plus loin.

    Le lendemain, Céline Blum-Guggenheim se rend à la mairie et immédiatement une personne s’occupe d’elle avec beaucoup de gentillesse compétente. C’est Monsieur Maurice Chantelauze. Il met à la disposition de cette famille la maison très confortable adjacente à sa maison. Il montre une porte commune aux deux maisons et dit « elle ne sera jamais fermée à clef et en cas de danger vous pourrez sortir par là ». Il s’occupe de fournir des papiers, des allocations, de l’école pour les enfants. Il sait que la famille est juive. En 1943, il fait établir des faux papiers à Joël au nom de Joël Blachier pour le soustraire au STO et trouve un internat pour le cacher. D’autres personnes de la famille viennent s’installer à la Chaise-Dieu : deux frères de Jules, Isaac et Louis avec leurs femmes, Berthe et Hélène, les enfants Guy, Jenny, Raoul, Violette.

    En 1942, Céline tombe malade, très malade. Elle est opérée à Clermont-Ferrand puis à Lyon. Elle décède en septembre 1942. Tout le village assiste à l’enterrement au cimetière catholique et le rabbin fait les prières en hébreu. Toutes les familles juives réfugiées sont également présentes. Francine qui est alors âgée de dix ans doit s’occuper du quotidien de la maison.

    En septembre 1943, la milice française avec des soldats allemands ont envahi et fouillé la maison à fond et ils n’ont rien trouvé. Ils ont emmené les hommes dans un hangar à l’entrée du village et ils ont laissé Francine sous la surveillance de deux soldats allemands. Les hommes ont été relâchés le lendemain matin. Le village s’était mobilisé avec le maire, Monsieur Chantelauze, un Français humaniste, sans préjugés, qui avait confiance en l’être humain, fidèle à ses valeurs et qui a protégé les Juifs sans aucune arrière-pensée.

    Le lendemain, Monsieur Chantelauze emmène Francine et sa famille aux champs dans une ferme inhabitée, isolée où ils passent l’hiver, sans eau courante, sans électricité, avec une cheminée pour cuisiner, mais sauvés du pire. Les plus proches voisins sont des maquisards.

    En 1944, la famille Blum-Guggenheim retourne à la Chaise-Dieu et attend la Libération. En mai 1945, tous rentrent en Alsace. Cette année-là, Monsieur Chantelauze devient préfet de la Résistance en Corrèze.

    Le 23 avril 2018, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah,  a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Monsieur Maurice Chantelauze.

    Documents annexes

    Extraits des cahiers de la Haute-Loire edition 2011Extraits des cahiers de la Haute-Loire edition 2011
    6 octobre 2019 07:36:06
    Invitation cérémonieInvitation cérémonie
    1 juillet 2019 23:07:14
    Article de presse - L'éveil de la Haute-Loire du 27/07/2018Article de presse – L’éveil de la Haute-Loire du 27/07/2018
    20 avril 2019 06:57:05

     

    Les médias externes :