Dossier n°13686 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Evelyne Chazot Issartial

Année de nomination : 2018
Date de naissance : 05/01/1883
Date de décès : 14/09/1968
Profession : Agricultrice
    Localisation Ville : Saint-Jeures (43200)
    Département : Haute-Loire
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Fradel et Ruben Zelany nés en Pologne viennent de familles nombreuses et émigrent vers la France pour des raisons économiques. Ils se rencontrent à Paris et se marient en 1931. Naissent deux enfants, Michel en 1932 et Roland en 1937. Ils résident à Belleville auprès de nombreux émigrants juifs comme eux.

    Ils habitent et vivent modestement dans un petit appartement dans lequel ils tiennent un atelier de couture. Quand la guerre éclate, le père Ruben s’engage dans la légion étrangère. Les Zelany ont noué des relations amicales avec leur voisine de palier Fernande qui n’a pourtant pas hésité à les dénoncer à la police comme Juifs en juin 1940.

    Les policiers préviennent la concierge de l’immeuble qu’ils vont venir chercher les Zelany. Celle-ci avertit immédiatement la famille qui parvient à s’enfuir à temps. Ils quittent Paris et descendent dans le sud en zone libre. Dans un premier temps ils vont à Roanne et sont hébergés par une cousine de Ruben. Michel et Roland sont confiés à une famille locale contre paiement. Pour des raisons évidentes de sécurité, ils prennent un faux nom « Fratty », ce qui permet à Michel de continuer à aller à l’école.

    En 1942, la famille quitte Roanne pour aller à Saint-Jeures en Haute-Loire. C’est un village protestant proche du Chambon sur Lignon (territoire protestant qui a accueilli beaucoup d’enfants juifs pendant la guerre sous l’égide de l’O.S.E). Sur place étaient déjà cachées trois jeunes filles de la famille. Ils sont reçus chaleureusement par une femme protestante du nom d’Evelyne Chazot. Elle est veuve depuis 1937. Elle est la cinquième génération d’une famille d’agriculteurs. Elle habite au rez-de-chaussée d’un logis de trois pièces. Elle gagne sa vie de l’exploitation et de la location de ses terres à des agriculteurs locaux.

    La famille Zelany reste cachée chez elle pendant deux ans jusqu’à la Libération. Michel Zelany qui à l’époque est âgé de dix ans, décrit l’endroit comme relativement tranquille. Il va à l’école et garde les vaches. A la fin 1944, la famille revient sur Paris. Après la guerre les relations amicales qui se sont tissées durant l’occupation perdurent.

    Le 17 juillet 2018, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Madame Evelyne Chazot.