Les Justes
Marie (Trainquat) Bertrand
Année de nomination : 2022Date de naissance : 09/08/1888
Date de décès : 31/05/1952
Profession : Paysanne
Département : Indre
Région : Centre-Val de Loire
Personnes sauvées
L'histoire
Abraham Pachulski et son épouse Rywka originaires de Pologne arrivent à Paris dans les années 30. Ils ont 6 enfants, trois filles et trois garçons. Ils habitent rue des petites écuries dans le X-ième arrondissement. Abraham a un atelier de confection pour hommes et a plusieurs employés. Début 1942 il décide d’envoyer sa femme et ses enfants en zone libre en espérant pouvoir les rejoindre plus tard mais malheureusement il est arrêté lors de la rafle du Vel d’Hiv et partira sans retour par le convoi N°22 du 21 août 1942.
Rywka et ses enfants passent la ligne de démarcation de nuit avec un passeur et séjournent dans plusieurs lieux de cache à Pau, Argelès, Cannes, et enfin à Tarbes.
La gestapo débarque chez Rywka pour arrêter son fils aîné âgé de 18 ans qui avait rejoint le maquis. Comme il n’est pas là ils l’arrêtent-elle pour la questionner. En fait elle sera déportée par le convoi N°62 et ne reviendra pas. La gestapo fait irruption à nouveau chez les Pachulski et arrêtent en pleine nuit les deux plus grandes filles Marie (1926) et Dora (1924) pour les interroger et elles aussi seront déportées dans le même convoi que leur mère et ne reviendront pas.
Grâce à une organisation, les autres enfants sont conduits dans la Creuse au Château de Masgelier (maison d’accueil pour enfants juifs loué par l’OSE), sous la surveillance des Allemands avec de jeunes moniteurs pour les encadrer. Puis en novembre 1943, en raison des menaces grandissantes, les enfants dont les Pachulski doivent fuir à nouveau. Les Pachulski sont amenés à Villedieu-sur-Indre. Marie Bertrand, deux fois veuve de guerre et sans enfant va d’abord accueillir Sarah Pachulski née en 1933, puis Maurice Pachulski né en 1936 et enfin Albert Pachulski né en 1930.
Ils auront tous des noms d’emprunt afin de prendre le moins de risques possible. Sarah est donc désormais Jeanne et elle et ses frères portent le nom de Pelletier. Ils sont inscrits sous cette fausse identité à l’école mais sont dispersés dans plusieurs familles. Grâce à la bonté de Marie ils ont pu tous être rassemblés et vivre chez elle. Ils mangeaient à leur faim, Marie leur confectionnait des habits. Elle va s’occuper d’eux, leur donner les soins nécessaires, les choyer jusqu’en mai 1944 où l’OSE (Œuvre au secours des enfants) vient les chercher pour les amener à Lyon puis en Suisse. Ce fut un grand déchirement pour les enfants et pour Marie. Mais la Gestapo était sans cesse à leur poursuite, et voulait déportée les membres de la famille Pachulski encore en vie c’est-à-dire Sarah et ses deux frères. Ils se retrouvent donc à Lyon en mai 44 pendant trois semaines, la ville la plus dangereuse pour l’époque où la Gestapo sévissait et les contrôles étaient quotidiens ainsi que les arrestations. Après avoir dormis dans des endroits insolites comme des préaux d’école, des salles de classes pour ne pas être repérés et rester en vie, ils arrivent à passer en Suisse.
Le 20 mai 2011, Villedieu-sur-Indre a rendu un hommage aux Justes qui avaient œuvré dans ce village en présence des familles des Justes et des personnes sauvées.
Le 21 septembre 2022 Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Marie Bertrand, le titre de Juste parmi les Nations.