Dossier n°1974 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1981

Elisabeth Weiss Juchem

Année de nomination : 1981
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Femme au foyer

François Weiss

Année de nomination : 1981
Date de naissance : 05/08/1927
Date de décès : //
Profession :

Joseph Weiss

Année de nomination : 1981
Date de naissance : 16/04/1902
Date de décès : //
Profession : Mineur
    Localisation Ville : Bourganeuf (23400)
    Département : Creuse
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    A l’arrivée des Allemands en mai 1940, les Wagman s’enfuirent du Luxembourg avec leurs deux filles, âgées de quatre et sept ans, et cherchèrent refuge dans le sud de la France, s’arrêtant à Bayonne, puis à Marseille avant de s’établir à Bourganeuf (Creuse). En août 1942, M. Wagman fut arrêté et déporté à Auschwitz. Peu après, ce fut au tour de sa femme et de ses filles d’être arrêtées et internées au camp de transit d’Egleton, première étape sur le chemin de la déportation. Toutefois, Mme Wagman, qui avait été naturalisée française, put faire la preuve qu’elle était arrivée en France en 1922. Les mesures de dénaturalisation ne touchaient que les personnes arrivées après 1933. Elle fut donc remise en liberté avec ses filles. Son neveu, David Rozenberg, lui fit connaître les Weiss, des Français évacués de Forbach (Moselle) au début de la guerre. Joseph Weiss était mineur. Son fils aîné, François, qui avait seize ans, était l’ami de David. Les Weiss donnèrent au jeune juif un faux certificat de baptême ainsi que la carte d’identité et la carte d’alimentation de François . Muni de ces précieux papiers, il se réfugia dans la zone occupée par l’Italie. Peu après, Elisabeth Weiss rendit visite à Mme Wagman qu’elle trouva calfeutrée chez elle, encore traumatisée par son internement et la déportation de son mari. Elisabeth décida de la secourir et lui offrit l’hospitalité. Elle ne disposait pourtant que d’un petit appartement de deux pièces-cuisine. Elle mit la chambre de François à la disposition des deux fillettes et de leur maman tandis que toute sa famille – père, mère et quatre enfants – dormait dans l’autre. Cette situation se prolongea jusqu’à la fin de l’Occupation, soit pendant près d’un an et demi. Pour aider à nourrir les deux familles, Mme Wagman trouva du travail chez des paysans, qui la payaient en produits de la ferme. Elisabeth Weiss restait à la maison, s’occupant des enfants et de la cuisine. Lorsque Mme Wagman la remerciait de sa généreuse hospitalité, Elisabeth lui répliquait que grâce à elle les Weiss avaient de quoi manger. Le curé de la paroisse, qui connaissait la situation, tenta plusieurs fois de convaincre Elisabeth de se débarrasser des locataires qui mettaient en danger sa vie et celle des membres de sa famille. Profondément croyante, elle répondait invariablement « Dieu est avec moi ». Elle avait mis une vaisselle spéciale à la disposition des Wagman pour leur permettre de respecter les préceptes alimentaires juifs. Les deux familles restèrent très liées après la guerre.

    Le 1er janvier 1981, Yad Vashem a décerné à Joseph et à Elisabeth Weiss ainsi qu’à leur fils François, le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

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    Articles annexes

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