Dossier n°2553 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1983

Jeanne Romand

Année de nomination : 1983
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Assistante sociale, directrice d’un home d’enfants
    Localisation Ville : Saint-Nazaire-en-Royans (26190)
    Département : Drôme
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Jeanne Romand, assistante sociale chevronnée, dirigeait un home pour enfants à St. Nazaire-en-Royans (Drôme), petit village au pied du plateau du Vercors à proximité des Alpes. Sous sa direction, « Les Joyeux Lutins » accepta de recevoir, au sein d’une colonie de vacances pour catholiques, des enfants juifs nantis d’une fausse identité. Il s’agissait pour la plupart d’enfants dont les parents avaient été déportés; parfois d’enfants de résistants poursuivis par la Gestapo. Jeanne Romand, seule à connaître leur véritable identité, leur donnait un nom « aryen » et faisait tout son possible pour assurer leur sauvegarde. Lorsque Raymond Samuel-Aubrac, résistant juif, fut arrêté à Lyon en juin 1943, sa femme Lucie se retrouva seule avec leur fils, Jean-Pierre. Un ami médecin lui parla des Joyeux Lutins. Jean-Pierre y fut admis immédiatement et y resta jusqu’en novembre. Après l’épique évasion de son père, la Résistance fit partir les trois Aubrac pour l’Angleterre par un vol clandestin. Bien plus tard, Jean-Pierre évoqua la chaleur et l’affection dont il avait été comblé aux « Lutins ». Alain Moutal fut confié par ses parents à Jeanne Romand en 1944. Mme Moutal témoigna par la suite que les enfants juifs auxquels elle donnait asile étaient admirablement traités et recevaient une bonne éducation. Le village de St. Nazaire-en-Royans fut bombardé en juin 1944. L’entrée des Allemands n’était plus qu’une question de jours. Jeanne Romand ne se départit pas de son calme. Avec l’aide du personnel de l’établissement, elle transféra les vingt-deux pensionnaires et leur équipement, matelas compris, dans une ferme isolée dans la montagne voisine. Peu après, les Allemands occupèrent Les Joyeux Lutins dont ils firent un hôpital de campagne, et installèrent leur quartier-général au village, où ils restèrent jusqu’à leur retraite. Jeanne Romand continua à s’occuper des enfants dans leur refuge montagnard, venant courageusement au village de temps en temps pour renouveler son stock de médicaments. Après la Libération, elle fut décorée par le gouvernement français pour son action pendant l’Occupation.

    Le 7 juin 1983, Yad Vashem a décerné à Jeanne Romand le titre de Juste parmi les Nations. 

    Jeanne ROMAND de dos

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