Dossier n°2782 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1984

Paulette Hughes

Année de nomination : 1984
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Propriétaire d’une Scierie

Raymond Hughes

Année de nomination : 1984
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Propriétaire d’une Scierie
    Localisation Ville : Rosans (5150)
    Département : Hautes-Alpes
    Région : Provence-Alpes-Côte d’Azur

    Personnes sauvées

    L'histoire

    Lorsque les Allemands occupèrent la Belgique en 1940, la famille Frenkel s’enfuit d’Anvers pour se réfugier à Montélimar. En 1942 le père de famille fut envoyé dans un camp de travail obligatoire, puis déporté à Dachau où il mourut. Sa femme et ses deux enfants furent internés dans un camp de concentration en France. Une organisation humanitaire réussit à faire sortir les enfants du camp et à les placer dans un foyer à Peyrins, près de Romans dans la Drôme. Un grand nombre d’enfants juifs trouvèrent refuge dans cet établissement, dirigé par Germaine Chesneau (q.v.). Le jeune Marcel Frenkel et sa soeur y vécurent environ un an, jusqu’à ce que la Gestapo mette la main sur une liste des enfants cachés là. La nuit même, le personnel du foyer évacua tous les jeunes et les répartit entre plusieurs « planques ». Un groupe d’une cinquantaine d’enfants, dont Marcel, fut conduit à Rosans, dans les Hautes-Alpes. Certains furent logés dans une grande bâtisse à l’orée du village et les autres placés dans des familles. Marcel Frenkel se retrouva chez Raymond Hughes et sa femme Paulette, un jeune couple sans enfants. Il avait alors sept ans. Les Hughes l’accueillirent avec chaleur et le traitèrent comme s’il était leur propre fils. Il resta chez eux jusqu’à la Libération, soit pendant près d’un an et demi. A aucun moment les Hughes ne firent pression sur lui pour qu’il se convertisse ou même qu’il aille à la messe le dimanche. Pendant toute cette période, Marcel Frenkel n’eut aucune nouvelle de sa mère et de sa soeur. Raymond Hughes faisait partie de la Résistance et était recherché par les Allemands : il devait se cacher chaque fois que leur approche était signalée. Malgré le danger qu’il courait déjà personnellement, il prit aussi le risque de donner asile à un petit garçon juif. Lorsque les Allemands faisaient une descente à Rosans, Raymond commençait par mettre l’enfant en sûreté dans la scierie qui lui appartenait avant de se cacher lui-même. Les Hughes ne cherchèrent jamais la moindre contrepartie pour leur action courageuse. Ils n’agissaient que par simple humanité et pour manifester leur opposition à l’occupant allemand. A la Libération, la maman et la soeur de Marcel, qui avaient survécu, réussirent à obtenir son adresse par l’intermédiaire de la Croix-Rouge et vinrent le chercher. Pendant plus d’une année, les Hughes, des gens fortunés, continuèrent à envoyer des colis de ravitaillement aux Frenkel, qui se trouvaient démunis de tout après la guerre et la mort du chef de famille. Plus tard, Marcel partit vivre en Israël. Il garda toujours le contact avec ses sauveteurs et en 1981 vint leur rendre visite à Rosans. Raymond et Paulette l’accueillirent avec émotion et fierté.

    Le 5 janvier 1994, Yad Vashem a décerné à Raymond et Paulette Hughes le titre de Juste parmi les Nations.

     

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