Dossier n°2858 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Ivan Beltrami

Année de nomination : 1984
Date de naissance : 14/06/1920
Date de décès : 26/09/2016
Profession : Etudiant en médecine
    Localisation Ville : Marseille (13000)
    Département : Bouches-du-Rhône
    Région : Provence-Alpes-Côte d’Azur

    L'histoire

    Yvan BELTRAMI

    Ivan Beltrami était étudiant en médecine à Marseille. En 1941 il fut recruté de force dans les Chantiers de Jeunesse, une structure paramilitaire créée par le régime de Vichy. Pendant qu’il effectuait son service, il fit la connaissance de Jean Bernard, un Juif français mobilisé lui aussi. Les deux hommes n’hésitèrent pas à s’opposer ouvertement à la doctrine vichyste du « bataillon ». Lorsque leurs supérieurs vérifièrent les antécédents des réfractaires, ils s’aperçurent que Bernard était juif. Il fut arrêté et condamné à quatre mois de cachot pour son opposition à Vichy. Beltrami fit appel à ses contacts à l’hôpital Boulouris de Marseille pour y faire admettre Bernard, abrégeant ainsi son incarcération. A la fin 1942, démobilisé des Chantiers de Jeunesse, Jean Bernard revint à Marseille. N’ayant pas où loger, il fit appel à son ami. Beltrami lui suggéra de s’installer chez ses parents. Il fut bientôt rejoint par un autre Juif. Il s’agissait de René David, un médecin roumain qui, tombé malade, ne pouvait s’enfuir de Marseille. La ville était devenue dangereuse pour les Juifs depuis l’entrée des troupes allemandes. Pourtant Beltrami continua à protéger les deux Juifs. Un jour, en février 1943, en regardant par la fenêtre il remarqua des soldats allemands devant l’entrée de son immeuble. En quelques instants il hissa ses deux réfugiés sur le toit de sa maison. Ils y restèrent cachés jusqu’à ce que les soldats aient terminé leur perquisition. En mai de la même année, le frère d’Ivan, Francis Beltrami, membre actif de la Résistance, fut arrêté et déporté à Buchenwald. Les agents de la sûreté allemande se mirent alors à surveiller Ivan, résistant lui aussi. Bernard et David se trouvèrent donc contraints de quitter l’appartement devenu dangereux. Bernard s’enfuit à Valence, dans la Drôme, où il trouva asile chez un parent. René David étant trop malade pour quitter Marseille, Ivan lui trouva un appartement à proximité et il y resta caché jusqu’à la fin de l’Occupation. Beltrami ne chercha jamais la moindre contrepartie pour ce qu’il faisait : il agissait tout simplement pour des raisons humanitaires.

    Le 5 mars 1984 Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Ivan Beltami le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Invitation Hommage aux médecins JustesInvitation Hommage aux médecins Justes

    Articles annexes

    Les médias externes :