Dossier n°3011 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1984

Hélène Dreyer

Année de nomination : 1984
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Religieuse, Directrice d’un pensionnat catholique de jeunes filles
    Localisation Ville : Lyon (69000)
    Département : Rhône
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    DREYER Hélène
    Pendant la guerre, Hélène Dreyer, en religion Mère Marie de Jésus, dirigeait un pensionnat catholique de jeunes filles à Fourvière, un quartier de Lyon. L’un des fournisseurs de l’établissement, qui était juif, lui demanda d’accorder asile à une adolescente juive. Elle accepta. C’est ainsi qu’en février 1943 Irène Graucher fut admise au pensionnat, sous le nom de Grancher, qui est courant dans la région lyonnaise. Ni le personnel ni les élèves ne savaient qu’elle était juive. La religieuse traita la jeune fille avec chaleur, sans jamais chercher à la convertir. Ainsi, à Pâques, alors que les autres adolescentes faisaient leur première communion, Irène « malade » fut envoyée à l’infirmerie. Pour éviter les questions, Mère Marie révéla à un prêtre qu’Irène était juive. Venant régulièrement au chevet de la « malade », il ne parla pas de première communion mais évoqua la Bible et les fêtes juives. Lorsqu’arriva l’été 1943, toutes les élèves rentrèrent passer les vacances dans leurs familles tandis qu’Irène restait au pensionnat. D’ordinaire, ces semaines de vacances étaient pour les religieuses un temps de recueillement, de prière et de méditation, mais Hélène Dreyer interrompait ses dévotions une fois par jour pour venir parler avec la jeune fille. La soeur aînée d’Irène habitait avec ses parents à Nice, zone sous contrôle italien jusqu’à l’entrée des Allemands en septembre 1943. Irène alla alors chercher sa soeur et une autre jeune juive et les ramena au pensionnat. Après la libération de Lyon en septembre 1944, Irène resta encore avec sa soeur au pensionnat pour préparer le baccalauréat, car leur maison avait été mise sous séquestre par les autorités de Vichy. Cette année là, les deux soeurs se rendirent à la synagogue pour les fêtes en octobre; elles y rencontrèrent d’autres camarades du pensionnat, dont elles ignoraient qu’elles étaient juives. Mère Marie de Jésus avait su garder leur secret pour leur sauver la vie. Plus tard Irène Graucher et sa soeurportèrent témoignage, et évoquèrent avec gratitude la bonté de la religieuse, la compassion et le tact qu’elle leur avait prodigués.

    Le 23 octobre 1984, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Hélène Dreyer, en religion Mère Marie de Jésus, le titre de Juste parmi les Nations. 

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