Dossier n°3211 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1985

Hermine Orsi

Année de nomination : 1985
Date de naissance : 09/01/1909
Date de décès : //
Profession : Intendante du pensionnat « les Grillons », cuisinière
    Localisation Ville : Le Chambon-sur-Lignon (43400)
    Département : Haute-Loire
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Lorsqu’en novembre 1942 l’ensemble de la France fut occupé, la persécution des Juifs s’intensifia tandis que les organisations qui leur venaient en aide en étaient réduites à agir dans la clandestinité. Ce fut le cas du Groupe d’Action contre la Déportation, créé par Joseph Bass et plus connu sous le nom de Service André. Il s’occupait de cacher des Juifs des grandes villes du sud – essentiellement Marseille et Nice – et de leur fournir des faux papiers et des cartes d’alimentation. Les enfants étaient le plus souvent placés dans des communes, à majorité protestante, de la région montagneuse du Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire). Hermine Orsi était intendante du pensionnat des Grillons, où vingt-trois adolescents juifs avaient trouvé refuge. Elle était également chargée de la cuisine. L’établissement était dirigé par Daniel Trocmé (q.v.). Le 29 juin 1943 la Gestapo vint arrêter le jeune homme et ses vingt-trois protégés. Tous furent déportés en Pologne et exterminés. Le pensionnat fut fermé. Hermine Orsi, qui y avait rencontré « M. André », accepta de travailler pour son service. Il s’agissait d’aller chercher des groupes d’enfants juifs à Marseille et de les escorter vers les communes de la région du Chambon. Elle s’acquitta de cette tâche avec abnégation tout en traitant les enfants avec affection et compréhension. Parfois, elle prenait part aux opérations de recherche pour localiser les malheureux enfants qui, restés seuls et démunis de tout, se cachaient après l’arrestation de leurs parents, dans des caves et des abris de fortune. Elle conduisait alors les jeunes rescapés vers le Chambon et ses environs et les confiait à des familles d’accueil. Au mépris du danger, Hermine Orsi contribua à sauver ainsi des dizaines d’enfants juifs. Au cours des deux dernières années de l’Occupation, elle abrita plus d’une fois des Juifs dans son modeste appartement de Marseille. Elle hébergea notamment pendant plusieurs mois le docteur Ghinsberg, venu se réfugier à Marseille en décembre 1941 et qui était traqué par la Gestapo. Dans le courant de l’année 1944, Hermine le mit en contact avec des Résistants de la région du Chambon et il se joignit à leur combat. Lorsque Marseille fut bombardée en juin 1944, elle donna asile à cinq Juifs étrangers qu’elle ne connaissait pas, qui ne parlaient pas un mot de français et avaient tout perdu, y compris leurs papiers, dans les bombardements. Ils vécurent chez elle pendant trois mois, jusqu’à la Libération, et elle veilla à leur assurer leur subsistance.

    Le 29 avril 1985, Yad Vashem a décerné à Hermine Orsi le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Aucun document

    Articles annexes

    Aucun autre article