Dossier n°3580A - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1987

Léontine Beetschen Bullat

Année de nomination : 1987
Date de naissance : 30/01/1898
Date de décès : 06/09/1991
Profession : Agricultrice

Louis Beetschen

Année de nomination : 1987
Date de naissance : 19/01/1898
Date de décès : 18/10/1959
Profession : Agriculteur
    Localisation Ville : Douvaine (74140)
    Département : Haute-Savoie
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Tania Meller, fillette juive prise en charge par l’OSE (Organisation de Secours aux Enfants), faisait partie d’un groupe de vingt-deux enfants qui s’apprêtaient à passer clandestinement la frontière suisse, sous la houlette de Jean-Joseph Rosay (q.v.), un prêtre catholique qui venait en aide à l’OSE. Le point de passage choisi était Douvaine, en Haute-Savoie. L’opération était d’autant plus dangereuse que la région grouillait de collaborateurs et que les Allemands y patrouillaient souvent, du fait de la proximité de la frontière. Le père Rosay dirigeait un réseau basé à Douvaine et qui bénéficiait du soutien d’autres habitants de la localité. Avant le départ du groupe, trois des familles de Douvaine, répondant à l’appel du prêtre, acceptèrent d’accueillir trois des enfants. Tania était de ce nombre. Elle fut cachée par la famille Beetschen, des paysans catholiques qui avaient trois filles, jusqu’à la Libération. Le père Rosay continua à s’occuper des enfants et à superviser leur éducation religieuse. Tania Meller – devenue « Thérèse » – allait à la messe tous les dimanches pour ne pas éveiller les soupçons. Toutefois le prêtre décida qu’elle n’aurait pas à apprendre le catéchisme. Ni lui ni les Beetschen ne cherchèrent jamais à la convertir. Bien au contraire, une fois par semaine le prêtre réunissait les trois enfants juifs et leur apprenait en secret des passages de l’Ancien Testament, afin qu’ils n’oublient pas leurs origines. Le père Rosay fut finalement dénoncé par un collaborateur. Arrêté, il fut déporté à Auschwitz, puis à Bergen-Belsen, où il mourut. Dans ses mémoires Tania Meller évoque avec émotion tout le village et avec affection Louis et Léontine. Après la guerre elle resta en contact avec cette dernière, qu’elle appelait « maman » et avec Marie-Louise, l’une de ses filles.

    Le 19 mars 1987, Yad Vashem a décerné à Louis et Léontine Beetschen le titre de Juste des Nations.

    Louis BEETSCHEN

    Léontine Beetschen à ses 70ans

    Léontine et sa fille Marie Louise

    Marie Louise , la fille

    Documents annexes

    Aucun document

    Articles annexes

    Aucun autre article