Dossier n°3798 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1987

Alice Masson

Année de nomination : 1987
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : mère de 5 enfants

Pierre Masson

Année de nomination : 1987
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : cadre supérieur dans une grande banque parisienne
    Localisation Ville : Charbonnières-les-Bains (69260)
    Département : Rhône
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Pierre et Alice Masson habitaient à Charbonnières-les-Bains, un faubourg de Lyon (Rhône), avec leurs cinq enfants. Pierre Masson, cadre supérieur dans une grande banque parisienne, avait quitté la capitale, refusant de vivre sous l’occupation, et était parti s’installer en zone sud. En 1942, Mme Gross vint demander leur aide. Elle avait quitté Paris à la fin de 1941 à la suite de l’arrestation de son mari, qui fut interné à Drancy où il mourut. Réfugiée à Lyon, elle y vivait avec deux de ses enfants; le troisième, Jean était parti à la campagne à l’ouest de la ville. Lorsque les Allemands entrèrent à Lyon le 10 novembre 1942, Mme Gross demanda au pasteur Roland de Pury (q.v.) de l’aider à trouver une cachette pour ses deux enfants. Le pasteur l’envoya chez Pierre et Alice Masson. Ces derniers acceptèrent d’accueillir Betty Gross, 18 ans, et son petit frère Marcel, trois ans. Ils avaient pourtant eux-même cinq enfants, dont l’aîné avait onze ans et le plus jeune deux mois à peine. Betty et Marcel furent traités comme les enfants de la maison. On expliqua aux voisins qu’ils étaient de jeunes cousins dont les parents avaient été tués en zone occupée. Pierre et Alice n’envisagèrent pas de revenir sur leur décision quand la traque des Juifs de Lyon s’intensifia. Mme Gross, ne voulant pas mettre plus longtemps en danger cette famille courageuse, décida à la fin de l’année 1943 de reprendre les enfants pour tenter de passer avec eux en Suisse. Les Masson s’y opposèrent vigoureusement et lui proposèrent de venir plutôt se réfugier chez eux avec son fils Jean, seize ans. Elle refusa et réussit à s’enfuir en Suisse avec les trois enfants. Peu après, Pierre et Alice acceptèrent d’héberger deux autres enfants juifs envoyés par le pasteur André de Robert (q.v.). Les petits vécurent chez eux jusqu’à la Libération. Après la guerre, Mme Gross mourut d’une grave maladie et les enfants partirent vivre en Israël mais gardèrent le contact avec leurs sauveteurs. Les Masson pour leur part déclaraient modestement : « Quand nous prenions à notre foyer des enfants juifs, nous ne voulions ni cartes d’alimentation ni aucune pièce d’identité, car ainsi nous étions sûrs que si le malheur voulait que nous subissions la torture, nous ne dénoncerions personne. »

    Le 28 décembre 1987, Yad Vashem a décerné à Pierre et Alice Masson le titre de Juste parmi les Nations.

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